Rues d'Auxerre

 

    Elle fait communiquer la rue d'Egleny avec la rue de la Fraternité. Au Moyen-Age, elle s'appelait rue des Paillards, du nom d'une famille qui connut à Auxerre une certaine illustration. Les Augustins-Déchaussés ayant été établis à Auxerre en 1662, la rue des Paillards, dans laquelle ils s'installèrent, devint la rue des Petits-Pères. Pendant la Révolution, le nom de rue de la Liberté vint compléter le triptyque amorcé par les rues voisines, de l'Égalité et de la Fraternité. La Restauration lui rendit le nom de rue des Petits-Pères ; mais, par la suite, elle redevint la rue de la Liberté.

    Elle conduit de la rue d'Egleny à la rue Française. Elle porta très longtemps le nom de rue du Breuil ou du Bois sans doute à cause d'un boqueteau qui se trouvait dans ses parages. Elle est devenue rue Paul-Armandot du nom d'un personnage dont le seul mérite est d'avoir laissé à la ville d'Auxerre quelques billets de mille francs... Est-ce là un titre suffisant pour passer à la postérité ?

    Cette rue, qui prolonge la rue de la Fraternité, aboutit au boulevard Vauban. En l'an VIII de la République, elle n'était connue que sous le nom de "rue Montant-au-Grand-Caire". L'administration municipale d'alors, remplie sans doute d'émotions en présence des évènements tout récents de l'expédition d'Égypte, trouva ingénieux de lui donner le nom du fleuve qui arrose la ville du Caire, et ce d'autant plus facilement qu'une rue voisine portait ce nom. L'appellation assez baroque, pour ne pas dire ridicule, s'est conservée jusqu'à nos jours.

    Cette petite rue donne dans la rue du Nil. Elle porte, depuis le XVIe siècle, le nom de rue Besan. Nous n'avons pu trouver l'origine de cette appellation ; peut-être faut-il y voir le nom d'un personnage inconnu de nous, ou bien le rappel d'un emblème héraldique, le besan.

    Cette longue rue en pente descend du boulevard Vauban jusqu'à la rue de Paris. Elle s'appelle depuis la Révolution rue Française et ne semble pas avoir reçu de dénomination particulière avant cette époque.

    Cette longue rue longe les anciens remparts à l'intérieur de la cité. Elle porte depuis toujours le nom de rue des Buttes, tiré des "buttes" ou petites élévations de terrain qui bordaient l'enceinte fortifiée. C'est en ce lieu que se réunissaient jadis les "chevaliers de l'arbaleste" pour s'exercer au tir à l'arc. Leur compagnie existait déjà au XIVe siècle et fut remplacée, trois cents ans plus tard, par celle des chevaliers de l'Arquebuse.

    Elle conduit de la rue du Nil à la place du Palais et est formée de la réunion des deux anciennes rues des Ursulines et de Saint-Vigile. La première rappelait le nom des religieuses Ursulines établies à Auxerre en 1617 et dont la communauté était installée dans l'ancienne caserne Gouré (1) ; la seconde était dite de Saint-Vigile, en souvenir du 21è évêque d'Auxerre, jadis propriétaire d'un enclos à cet endroit. La rue porte maintenant la rue de Michel-Lepeletier qui possédait une maison à Auxerre et fut, en 1791, président du département de l'Yonne.
    Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, seigneur de Saint-Fargeau, né en 1760, était président à Mortier au Parlement de Paris. Député de la noblesse, il devint président de l'assemblée constituante le 21 juin 1790. Élu à la convention par le département de l'Yonne, il se prononça pour la peine de mort dans le procès de Louis XVI. Ce vote, qui avait entraîné de nombreux hésitants, arma le bras d'un garde du corps, Paris, qui assassina Lepeletier le 20 janvier 1793, la veille de la mort du roi.
    A signaler, à l'angle de la rue Lepeletier et de la rue du Nil, l'ancien oratoire des Ursulines, bâti en 1636.

(1) La rue des Ursulines s'appela rue des Patriotes, sous la Révolution.

    L'actuel Palais de Justice, de construction récente puisqu'il ne date que de 1865, occupe la plus grande partie de l'emplacement de l'abbaye, aujourd'hui disparue, de Notre-Dame-là-d'Hors. La fondation de cette abbaye d'hommes remontait à Saint-Vigile, évêque d'Auxerre au VIIe siècle, et sa situation hors les murs de l'enceinte gallo-romaine lui avait fait donner le nom de : là-dehors (par contraction là-d'hors).

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