Excursion dans les anciens registres

des paroisses du département actuel de l'Yonne.


(Actes concernant notre famille, découverts au hasard de nos recherches.)

[Autres actes]


 

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Du 10 pluviose an IV, pétition présentée par la citoyenne Quinquet qui réclame des effets d'armes qui ont été enlevés de chez elle par la municipalité de St Denis (sur Ouanne).

Le dit jour, sur le rapport d'une pétition présentée par la citoyenne Quinquet de la commune de St Denis sur Ouanne datée du 8 du présent mois, tendant à être autorisée à retirer les effets qui lui ont été enlevés par la municipalité de St Denis à savoir : une canne à épée pour femme dont le manche est fendu, une vieille épée rouillée en son fourreau, un couteau de chasse manche de baleine avec un mauvais fourreau, un pistolet de selle dont la monture est rongée par les vers, un autre pistolet dont la vis du chien est cassée et trois broches à rôtir dont deux de six pieds et demy de long et la troisième de quatre et demy. Vu la réclamation ci-dessus et de l'autre part ouïe aussi le citoyen Flé qui dit avoir connaissance que ces effets étaient entre les mains du citoyen Cornissat son adjoint, qui le commissaire du directoire exécutif, l'administration considérant que les effets réclamés appartiennent à la citoyenne Quinquet, justice le citoyen Cornissat à les luy rendre sur la représentation du présent arrêté joint les mêmes jours et an que dessus. 

Archives Départementales de l'Yonne. 

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Neuf thermidor an VI

François Dauvissat âgé de 35 ans, vigneron, né et demeurant à Poinchy, prévenu d'avoir volé des paisseaux dans les vignes, conduit à la maison d'arrêt de l'arrondissement d'Auxerre.

Procès-verbal annexé au présent acte que le citoyen Aubron propriétaire à Poinchy possède au finage de Poinchy une vigne tenant d'un côté au nommé François Dauvissat du lieu de Poinchy qu'il a été pris dans la vigne d'Aubron à peu-près un millier de paisseaux qui a été porté et mis dans la vigne de Dauvissat.

Le tribunal, après avoir entendu le commissaire du pouvoir exécutif condamne François Dauvissat à la peine de quatre années de détention.

Quiconque aura été condamné à l'une des peines de fers et de la réclusion dans la maison de force, avant de subir sa peine sera préalablement conduit sur la place publique, il y sera attaché à un poteau placé sur un échafaud et il y demeurera exposé aux regards du peuple pendant six heures ; au-dessus de sa tête sur un écriteau seront inscrits en gros caractères son nom, sa profession, son domicile, la cause de sa condamnation et le jugement rendu contre lui.

Ordonne en outre que le présent jugement sera mis à exécution, imprimé, paraphé et affiché dans toute l'étendue du département notamment en cette commune d'Auxerre et dans celle de Poinchy où le délit a été commis."

Je n'ai recopié qu'une infime partie du compte rendu de ce procès. En tout cas, ça ne rigolait pas dans le temps.

A savoir :

- Le paisseau est le terme bourguignon qui désigne l'échalas : pieu soutenant le cep de vigne. A ce titre il est considéré comme un outil agricole tout comme la faux, la charrue ou le cheval, ce qui explique la lourdeur de la peine.
- François a fait appel mais il a été rejeté. 

cote L 1226 en salle de lecture, 1er étage des AD à Auxerre.

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Nottes particulières sur quatre administrateurs municipaux.

Vieil, agent municipal de Charny.

Ayant épousé la soeur du ci-devant chevalier David de Conflans, il croit devoir tenir à la noblesse. Dans son opinion, un républicain prononcé, un terroriste, un homme de sang, ne font qu'un. Membre du bureau de l'assemblée primaire ou la constitution de l'an 3 fut présentée à l'acceptation des citoyens du canton de Charny qui la rejetterent, il refusa de signer le procès-verbal parce qu'on y faisait mention que les membres de ce même bureau avaient réuni tous leurs efforts pour son acceptation. 

Agent municipal en l'an 4, il mit le désordre dans l'administration et dans une séance qui avait pour objet la réquisition des chevaux et le choix sur ceux amenés au chef lieu, il était yvre et tînt une conduite et des discours capables, non seulement de faire manquer cette opération, mais encore de faire assomer le citoyen Paillon qui étois président : en un mot, il fît tant de sottises qu'après avoir éprouvé mille fois la censure et excité l'indignation de ses collègues, il crut devoir donner sa démission ce qui rétablit le bon ordre et fit régner la meilleur intelligence jusqu'au 7 prairial.

Dans la dernière assemblée primaire, il a tenu la conduite la plus scandaleuse, il était yvre encore, ce qui lui arrive on ne peut plus fréquemment, faisait un vacarme épouvantable et proférait des jurements affreux au sein même de l'assemblée. Il n'a pu se contenir à Auxerre, il y a montré toute sa turpitude et la manière dont il s'est comporté dans les lieux publics n'a-t-elle pas excité l'indignation des électeurs. Je dirais cependant qu'il ne se souciait pas d'être agent municipal et qu'il n'a été déterminé à accepter cette fonction que par les "Cadet", "Guillemineau", "Birague", "Durant" et l'enregistreur "Ferrand" qui l'ont envisagé comme un homme capable de servir leurs projets.

Tel est le successeur  donné au respectable Roussel qui depuis si longtemps avait les plus incontestables droits à l'estime et à la confiance publique, qui a tant fait de sacrifices pour la commune de Charny, qui a soutenu et gagné tous les procès intentés à cette commune par le ci-devant seigneur à l'instigation de son procureur fiscal Cadet et qui à la journée du 7 prairial fit briller tant de civisme, de courage et de dévouement pour l'exécution de la loi.

    Birague agent municipal de la commune de Dicy.

Le ci-devant chevalier, seigneur de cette commune, est d'une grossièreté et d'une ignorance qui a peu d'exemples, d'une insouciance sans bornes pour tout ce qui a rapport à ses fonctions qu'il est d'ailleurs incapable de remplir. Partial dans ses rapports à l'administration, infidèle dans les tableaux qu'il fournit, il est sous toute face indigne d'exercer la magistrature. Vendu à Guillemineau et à son cousin Vieil, il ne parait aux séances qu'après s'être assuré que tous les deux, ou au moins l'un des deux est présent et attend toujours qu'ils aient opiné pour déclarer qu'il est de leur avis. Il étoit à l'assemblée primaire l'un des principaux cabaleur, perturbateur et aboyeur. En un mot, son civisme ne peut être comparé qu'à celui de son frère qui a subi la peine düe à son Royalisme forcené. (Retrouvé sur http://rcombes.ifrance.com/rcombes/ : BIRAGUES J. B. Charles, (dit Lisledon), né audit lieu, âgé de 58 ans, ex noble, lieutenant des chasses à Montargis, domicilié à Villemondin, canton de Montargis, département du Loiret, condamné à mort comme conspirateur, le 6 prairial an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris.)

cote L 980 en salle de lecture, 1er étage des AD à Auxerre.

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Dix messidor an VI.

Ce jourd'huy dixième jour du mois de messidor l’an six de la république française une et indivisible, heures de huit du matin, par devant moi Simphorien Mignot adjoint de l'agent municipal de la commune de Neuvy, est comparu en la maison commune Jean Chailley juge de paix du canton de Neuvy, demeurant en la commune de Soumaintrain, lequel assisté de François Bezançon vigneron âgé de trente un ans et de Philippe Mourlin vigneron âgé de cinquante sept ans, le premier frère et le second cousin d’Edme Gabriel Bezançon, tous deux domiciliée en la commune de Neuvy a déclaré à moi, Simphorien Mignot, qu’ayant été instruit que Edme Gabriel Bezançon fils des défunts Gabrile Bezançon et Louise Huchard est décédé hier à sept heures du matin dans son domicile d’une mort subite, il s’était transporté sur le lieu et y avait rédigé le procès verbal dont la teneur suit :

 L’an six de la république française une et indivisible, le dix messidor heures de cinq du matin nous Jean Chailley juge de paix et officier de justice du canton de Neuvy Sautour étant instruit par la rumeur publique que Edme Gabriel Bezançon garçon majeur âgé de soixante a quatre ou cinq ou envieron demeurant à Neuvy était décédé le jour d’hier a sept heures du matin dans sa maison assis sur une chaise venant d’arriver des vignes.

En conséquence nous juge de paix officier de police susdit avons ordonné que nous transporterions en ladite commune de Neuvy assisté du citoyen Jean Darley marchand de bois demeurant à Neuvy que nous avons commis pour greffier à cause de l’absence de nôtre greffier ordinaire du quel nous avons pris et reçu le serment en cas requit et accoutumé et encore accompagné des citoyens Barthélémy Gailhard et Edme Fournier tous deux chirurgiens demeurant en ladite commune de Neuvy dont nous avons l’assistance à l’effet d’être par eux procéder à la visite du cadavre dudit deffunt Bezançon où étant entré dans la principal chambre à feu où est décédé ledit feu Bezançon donnant du midi sur la rue de Neuvy y avons trouvé ledit corps gissant sur une paliasse y avons aussi dans ladite chambre à feu trouvé la citoyenne Magdeleine Bezançon femme de Philippe Mourlin sœur dudit deffunt, laquelle nous a déclaré qu’il y avait plusieurs jours que feu ledit Bezançon se plaignait d’un mal d’estomacs et même qu’il avait un dévoiment il y avait quinze jours que le jour d’hier revenant des vignes malade il a passé chez elle pour lui dire qu’il était malade plus qu’à l’ordinaire aussitost elle est venus chez lui à son tour en même tems elle a allumé du feu pour lui faire du bouillon qui ledit Bezançon son frère s’est assis sur une chaise en lui parlant comme à l’ordinaire et en même tems il a tombé en faiblesse sans parler qu’aussitost elle a courus chercher le citoyen Fournier chirurgien et le citoyen Etienne Maillot cordonnier et voisin dudit Bezançon pour le secourir si il était possible, les dits voisins sus-dénommés étant entrés dans ladite maison y avons trouvé le dit Bezançon sans pouvoir avoir aucune parole de lui à l’instant et mort entre leurs mains sans lui pouvoir donner aucun secours lavons sommé et requis de signer sa déclaration elle a déclaré ne savoir signer.

Et ledit Etienne Maillot présent nous a déclaré que depuis plusieurs tems ledit feu Edme Gabriel Bezançon son voisin et nottament depuis quinze jours se plaindait qu’il avait un dévoiment et un mal d’estomacs qui le mettait la plupart du tems hors d’état de pouvoir travailler, tout ce qui est à sa connaissance et à ledit savoir et à signé.

Et à le dit Fournier chirurgien a dit que la ditte femme Mourlin sœur dudit deffunt l’avait venu chercher le jour d’hier sur les sept heures environ du matin pour porter secours audit deffunt et que étant entré dans laditte maison a trouvé ledit Bezançon qui rendait les derniers soupires et mort à l’instant sans lui pouvoir donner aucun secour.

Et de suite lesdits citoyens Gaillard et Fournier tous les deux chirurgien ont procédé en notre présence à la visite du cadave dudit deffunt ont remarqué d’après notre connaissance qu’il n’avait aucune plaie ni contusion ni escoussieres à l’exterieure du dit cadavre qu’est pu produire la mort et ont les dits sus nommés signé.

En conséquence des renseignements que nous sommes procurer cy-dessus expliqué, il parait que ledit Edme Gabriel Bezançon est mort de la mort naturelle et avons faitte et dresser le présent procès verbal les ans et jours sus dits et avons signé.

D’après la lecture de ce procès verbal que les citoyens François Bezançon et Philippe Mourlin ont déclaré conforme à la vérité, d’après cette déclaration je me suis sur le champ transporté au lieu de ce domicile, je me suis assuré du décès du dit Edme Gabriel Bezançon et j’en ai dressé le présent acte que les citoyens Jean Chailley juge de paix, François Bezançon témoins ont signé avec moi, Philippe Mourlin témoins a déclaré ne savoir signer.

 Archives Départementales de l'Yonne. 

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Vingt-trois nivose an VII.

Ce jourd'huy vingt trois nivose an sept de la république française une et indivisible, heures de quatre du soir, par devant moi Simphorien Mignot adjoint de l'agent municipale de la commune de Neuvy, est comparu en la maison commune Jean Chailley juge de paix du canton de Neuvy, demeurant en la commune de Soumaintrain, lequel assisté de jean-Pierre Darley, greffier de la justice de paix âgé de quarante ans et de Edme Pierre Potherat, secrétaire de l'administration de ce canton, âgé de quarante quatre ans, tous deux domiciliés en la commune de Neuvy, qu'ayant été instruit par la voix publique que Théodore Charlois, fils de Simphorien Charlois domicilié en cette commune a été tué dans la dite commune d'un coup de fusil tiré par Edme Huchard domicilié en cette commune, et y avait rédigé le présent procès verbal dont la teneur suit :

 Aujourd'huy vingt trois nivose an sept de la république française une et indivisible, heures de huit du matin, nous Jean Chailley juge de paix et officier de police judiciaire du canton de Neuvy Sautour demeurant à Soumaintrain commune dudit canton assisté de notre greffier ordinaire informe par la voix publique que le dix-huit de ce mois sur le soir Théodore Charlois fils mineur de Simphorien Charlois demeurant à la Vallée hameau de la commune de Neuvy a été tué dans le dit hameau d'un coup de fusil tiré par Edme Huchard âgé de dix ans environ et considérant que quoique le bruit publique soit qu'il n'a été tué que par accident cependant il est de notre devoir de faire à cet égard la recherche que la loi exige, nos recherches que nous aurions faites sur le champ si nous n'avions été absents de la commune de Neuvy pour cause de notre ministère et si nous avions été averti plustost et de cette évènement nous ordonnons que nous transporterons en la commune de Neuvy où d'une part nous ferons constater le genre des blessures dont est mort le dit Charlois et d'une autre part nous entendons à cette égard les témoins qui pourrons nous éclairer sur le dit faits et vu que le dit Charlois a été inhumé nous ordonnons qu'il sera exhumé et que son cadavre serat vut et vérifié par les citoyens Edme Fournier et Barthélémy Gaillard tous deux officiers de santé demeurant à Neuvy Sautour lesquelles l'ouvriront si besoin et constaterons le genre de mort du dit Charlois et avons avec notre greffier signé.

Et le dit jour heure de dix du matin nous juge susdit assisté de Jean-Pierre Darley notre greffier étant à Neuvy en notre greffe nous avons fait acte de la comparution des officiers de santé susnommés les quelles ont été verbalement et ont prété serment en nos mains de bien et fidèlement en leurs ames et conscience procéder à la visite du dit cadavre à l'effet de quoy nous nous sommes transportés avec les dits officiers de santé et notre greffier au cimetière de Neuvy où étant et le cadavre du dit Charlois ayant été exhumé par notre ordre et de nous tous reconnu, les dits officiers de santé après l'avoir visité déclarent que l'individu est mort que la blessure est porté à un travers de doits de loreil droite d'environ de trois de largeur et d'un pouce et demie de profondeur ce qui a détruit la veine ingulaire, l'altere carotide et la trache altere, la partie supérieure totalement détruite, la machoire inférieure du même coté fracture complique, tous les musques du même côté détruit dont il résulte que le dit Théodore Charlois est mort d'une mort violente et qu'il a été tué par une arme à feu chargé avec du plomb dont un grain a été trouvé dans la plaie et attendu qu'il n'existe sur le dit cadavre aucune blessure ni meurtrissure dans aucune parties du corps outre celles cy-dessus mentionné les dits officiers de santé susnommés estime qu'il est inutil de faire l'ouverture du dit cadavre lequel rapport ils ont affirmés sincère et véritable en conséquence après avoir fait inhumé de nouveau le dit cadavre nous sommes retiré en notre greffe pour procéder à la suite de nos opérations et avons signé avec les officiers de santé et notre greffier après lecture faite.

 Archives Départementales de l'Yonne. 

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Découverte macabre

Ce jourd'hui vingt cinq mars mil huit cent quatorze heure de midy, nous Edme André GOSSOT, membre du conseil municipal de la commune de Turny faisant les fonctions d'officier de police de l'Etat civil à cause de l'absence et de l'empêchement de messieurs le maire et les adjoints de laditte commune, ayant été instruit par différentes personnes que le nommé Victor Frottier, berger commun du hameau de l'Hopital commune dudit Turny avait aperçu dans le rouloir de Laurent Cassemiche situé au dessous dudit hameau de l'Hopital à une distance d'environ trois cents pas, un objet qui ressemblait à une tête de chrétien ; à l'instant, nous nous sommes transportés sur ledit lieu où étant, nous y avons trouvé plusieurs personnes qui examinaient cet objet. Nous avons spécialement remarqué dans ces personnes Pierre Cassemiche, couvreur, François Raton, maçon, Jean-Pierre Barbat, Nicolas Barbat, Pierre Lamblin, meunier à Venizy, Edme Lamblin, François Moreau, cordonnier et tous domiciliés excepté ledit Pierre Lamblin dans la commune dudit Turny. Nous avons à l'instant, en leur présence et à l'aide desdits Cassemiche et Raton, tiré hors dudit rouloir, qui contient environ trente pieds en quarré et huit pieds d'hauteur plein d'eau, ledit objet et ensuite nous avons reconnu que c'était le corps du nommé Jean Tissu, en son vivant couvreur, demeurant audit lieu de l'Hopital, âgé de quarante cinq ans, marié à Suzanne Bedeau, âgée de trente huit ans indigant et après l'avoir examiné nous ne lui avons aperçu aucune contusion, ledit Tissu étant évadé de sa maison dès le douze février dernier à ce que disent sa femme et son voisin à cause de la grande frayeur que lui avaient fait les ennemis étrangers qui séjournaient chez lui et comme il y a tout lieu de craindre la mauvaise exalaison à cause de la corruption, nous ordonnons que le cadavre sera enterré dans le cymetière de Turny dans le plus bref délai possible.   

Archives départementales de l'Yonne, 5 MI 960

Pour info : Décès de la commune de Turny pour 1812 = 29 ; pour 1813 = 33 ; pour 1814 = 71 ; pour 1815 = 32 ; pour 1816 = 25....

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