Excursion dans les anciens registres

de catholicité

des paroisses du département actuel de l'Yonne.


(Actes contenant faits historiques, éphémérides, etc. tirés de l'ouvrage de Max Quantin consultable sur Gallica.)
 

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Les phénomènes météorologiques qui sont aujourd'hui, de la part des savants, l'objet d'observations suivies, afin d'en déduire des règles générales dans leur retour, sont quelques fois signalés dans les anciens registres de catholicité. Nous en reproduisons les principaux cas :

Thorigny, 1617. - Pluie de sang. "Ce jourd'hui Feste-Dieu 1617, il arriva à Sens chose merveilleuse, en ce que outre l'orage de vent et de l'eau, il s'est trouvé plusieurs gouttes de sang humain tombé du ciel sur certaines personnes, sur les herbes des jardins, sur les pierres et sur du boys, et personne n'a peu donner la raison, sinon de dire que les effets de Dieu sont admirables et incogneuz aux hommes."

Le bon curé ignorait que ces prétendues gouttes de sang sont dues à des animalcules rouges qui végètent sur les neiges des montagnes du Nord et que des trombes entraînent au loin avec elles. En tombant ils colorent la neige fondue et donnent à l'eau l'apparence de gouttes de sang. Le curé de Thorigny s'en réfère, dans sa prudence, à la toute-puissance de Dieu, mais sans donner à ce phénomène des causes superstitieuses, comme certains esprits de son temps le faisaient.

Tremblement de terre. - Aurore boréale. - Le curé de Cry, à la date du 12 mai 1692, mentionne un tremblement de terre, c'est le seul que nous ayons rencontré dans nos registres. En voici le récit dans sa simplicité :

Cry, 1692. - "Il se fit un tremblement de terre à la pointe du jour, le 12 mai 1692. Tout le monde étoit saisy de frayeur et se croyait perdu, pensant que tous les bastiments étoient renversés."

On a lieu de s'étonner de cette unique mention dans tous nos registres. Nous la donnons cependant pour servir au besoin.

A Vireaux, il est parlé d'une aurore boréale, le soir du 19 octobre 1726 :

Vireaux, 1726. - "A la nuit tombante, il parut au ciel, du côté du soleil couchant, une grande blancheur rendant une clarté suffisante pour distinguer, malgré la nuit, les objets sur la surface de la terre, et à travers de laquelle on apercevoit les étoiles du firmament. Vers huit heures, cette blancheur s'étendit depuis l'endroit où le soleil se couche en été, jusqu'à celui où il se lève en cette saison. Peu après, pendant un quart d'heure, de grandes rougeurs se montrèrent et disparurent presque aussitôt. Enfin, quoique le temps fût calme, des brouillards s'élevèrent de la basse région, montèrent par ondulation jusqu'à notre Nadir, et là ils disparurent. Ces signes ont cessé vers minuit. Ils ont causé beaucoup d'inquiétude."

A Villegardin, le même jour, 19 octobre 1726, le curé signale les mêmes phénomènes qu'à Vireaux, pays situé à 93 kilomètres de Villegardin à vol d'oiseau :

Villegardin, 1726 - "Environ huit heures du soir, le temps étant fort serein, il parut en l'air une si grande quantité de météores, qu'ils mirent l'épouvante en beaucoup d'endroits. Leur mouvement étoit du levant d'été au couchant, lorsqu'ils étoient dans la Grande Ourse, ils passoient avec une grande vitesse sous le pôle et venoient jusqu'au milieu de la zone tempérée, et étant là ils formoient une espèce de couronne de feu et restoient sans mouvement, ensuite ils disparaissoient invisiblement ; ce qui dura presque toute la nuit. Il sembloit que les démons de l'air vouloient remplir les spectateurs de crainte et en même temps d'admiration."


Villon, an 1633, 7 août. - "Le soir, grêle affreuse qui a endommagé le territoire de Villon et beaucoup d'autres villages depuis Tonnerre jusqu'à Mussy."

Septfonds, an 1650. - "Ceste-année a esté fort pluvieuse. Les pluyes commencèrent au mois d'aoust, par un grand tonnerre qu'il fit toute une nuit, et continua la pluie des mois d'aoust à décembre que l'on a peu emblaver, les limasses engendrées en grand nombre ont tout mangé. Et nous voyons que Dieu a retiré sa bénédiction de dessus la terre, et crainte d'une famine dont Dieu nous garde."

Au même lieu, 1651. - "Ceste-année a esté appelée l'année de misère. On a rien recueilli de tout le pays. Misère et famine partout. La guerre d'un autre costé : Dieu nous console d'autre costé !"

Cry, 1676. - "La neige commença à tomber le 1er décembre et dura jusqu'au 15 janvier 1677, lesquelles neiges amenèrent un grand débord d'eau qui causa un grand dommage sur la rivière d'Armançon et notamment aux marchands de bois trafiquant sur la rivière. Les eaux étoient si grandes qu'elles ont emmené le tablier du pont de Montbard sans compter les autres dommages. La force des glaces, qui avoit deux pieds d'épaisseur, a rompu trois piliers du pont de Cry et renversé les pierres du tablier."

1680. - Voici un phénomène qui, bien que non mentionné dans les registres de catholicité, n'en rentre pas moins dans nos recherches :
Le même jour, 5 juin 1680, les deux églises des villages d'Évry, canton de Pont, et de Champcevrais, canton de Bléneau, ont été renversées par une trombe subite de vent. A Champcevrais, vingt-cinq personnes ont été écrasées dans l'église. Il faut remarquer que les deux villages sont à plus de 64 kilomètres à vol d'oiseau l'un de l'autre du nord à l'ouest. Des inscriptions placées dans les églises ont conservé la mémoire de ce terrible évènement, qui renversa aussi toutes les maisons d'Évry.
Il est à croire que la trombe n'a pas seulement frappé ces points si éloignés l'un de l'autre et que les villages intermédiaires n'ont pas été épargnés.

Cry, 1686. - "Le 26 mai, sur l'heure de deux après midy, il survint une nuée et une grêle si abondante et si grosse qu'elle perdit totalement les vignes de Cry et de Perrigny. L'eau fit des fossés du haut en bas de la montagne, en un mot, fit un dommage que l'on ne peut estimer, tant la perte étoit considérable."

Civry, le même jour, grêle énorme qui ravagea toutes les récoltes. Le 26 juin, autre chute de grêle aussi pernicieuse.

Les Bordes, 1687. - "Le 30 juillet, une inondation a eu lieu, la hauteur de l'eau dans l'église étoit de cinq pieds."

Gland, 1688. - "On dit que la foudre et le tonnerre ont été si grands que plus de 80 chaumes de maisons ont été ruinées et abattues ; grands dommages à la campagne, la vigne et les emblaves ruinés. Aux environs de Gland, le tonnerre est tombé au mois d'août ; à Ancy-le-Serveux, il tua une fille faucillant à la campagne ; à Villon, il tua un homme, tomba sur le moulin de Cruzy dont il brûla les ailes."

Civry, 1697 - Grande inondation causée par les eaux du Serain, depuis sa source jusqu'à son embouchure toutes les prairies furent inondées et les foins perdus.

Cheny, 1697 - "24 juin ; la rivière d'Armançon a débordé, elle étoit si prodigieusement grosse qu'elle bouchoit les arches du pont. Elle alloit jusqu'au moulin de Migenne."

Les Bordes, 1702 - "Le 8 août, inondation d'eau. Il entra dans l'église plus de deux pieds d'eau ; dans le presbytère autant que dans la plupart des Bordes voisin du ruisseau, et cela vint par un orage qui dura plus d'une heure. - 1725, 24 mai. Il y a eu ici, sur les deux heures après midi, une si grande inondation que l'eau entra dans l'église jusqu'à la hauteur de cinq pieds et demi, et dans le presbytère jusqu'à celle de deux pieds. - 30 août, seconde inondation semblable à celle du 24 mai, environ sur les six heures du soir." - 4 juillet 1737, autre inondation semblable aux précédentes.

Civry, 1720. - 6 août : toutes les maisons de Civry situées au bas du climat lieudit les Comes furent renversées par un torrent ; on put à peine sauver ses effets. Un enfant âgé de six ans y perdit la vie. - 1725, 17 décembre. Ouragan épouvantable qui causa de grands dégâts à plusieurs édifices.

Villegardin, 1725. - "Le 11 décembre, entre midi et une heure, il s'éleva un ouragan si violent qu'il fit un très grand ravage, et entre autres en ce pays-ci ; il geta le clocher de Montacher en bas qui étoit une fort belle flèche."

Hauterive, 18 janvier 1739. - "Il y eut une tempête très violente et un vent orageux qui renversa les toits, brisa et arracha dans la paroisse 300 pieds de gros arbres."

Thury, 1755. - "Le 29 septembre, une grêle épouvantable a brisé tous les vitraux de l'église."

Tharoiseau, 1756. - Le 28 juin, la commune de Tharoiseau et plus de cinquante communes voisines furent tellement ravagées par la grêle, qu'on ne récolta ni bled ni vin ; même, l'année suivante, les vignes ne portèrent que des feuilles.

Tharoiseau, 1758. - "Une gelée universelle perdit, dans le mois d'avril, toutes les vignes de la Basse-Bourgogne ; au mois d'août de la même année, il arriva une chute d'eau si considérable que les terres des vignes furent enlevées ainsi que les foins des prairies ; le même orage inonda plus de quarante communes ; il y eut trois hommes tués à Asnières, près Vézelay, par le tonnerre, et deux autres blessés ; ces personnes étoient dans le clocher."

Thorigny, 1761. - "Le 11 juillet, un orage épouvantable a dévasté tout le finage de la paroisse. La grêle étoit grosse comme des oeufs de pigeon. Toutes les récoltes ont été perdues."

Lucy-le-Bois, 1762. - "Le 23 mai, le dimanche pendant qu'on étoit à vêpres, le tonnerre est tombé sur la voûte du choeur, au nord, vis-à-vis l'escalier du clocher, à pénétré dans l'église où il a blessé une femme qui y est morte munie du sacrement de pénitence. - 1763. Cette année l'hiver a été fort difficile à cause de la rigueur du froid et de sa durée ; il n'a pas laissé de tonner par intervalle. Le 22 février, sur les six heures et demie, il y a eu un orage aussi violent qu'on peut l'avoir au plus grand été ; cet orage a duré plus d'une heure. Il s'en est fait de pareils et le même jour, particulièrement depuis Auxerre à Dijon."

Grimault, 1763. - "Année fort orageuse, ravage des campagnes par la grêle."

Thorigny, 1768. - "Le 29 juillet, un violent orage a causé les plus grands ravages. Il y avoit de quatre à cinq pieds d'eau dans les rues basses. - 25 mai 1773, un violent orage a causé d'incalculables désastres et particulièrement dans les rues basses. - 1774, deux orages tels qu'on en avoit vu de mémoire d'homme ont éclaté les 15 mai et 19 juin. Dans le premier, la ferme des Hasards a été submergée et presque tous les animaux noyés. On a pu sauver les chevaux qu'en les faisant monter dans le grenier. Dans le second, il y avoit, dans les rues basses, de l'eau jusqu'à la bouche des fours."

Rogny, 1770. - "Pluies continuelles pendant presque les six derniers mois de l'année, et inondation le 26 novembre par une pluie terrible, de sorte que, dans le bas de Rogny, dans les maisons, il y avoit de l'eau de deux à trois pieds et encore plus au-delà des ponts par l'étang de la Javaicière qui a débordé. Cette inondation a fait des ravages à Montargis et encore plus à Nemours ; ponts et maisons renversés en plusieurs endroits de la France."

Pont-sur-Yonne, 1772. -  "Ouragan arrivé dans la nuit du 27 au 28 juin, qui amena la chute de la flèche de l'église et de trois clochetons."

Saint-Cydroine, 1779. - "12 mai 1779, a commencé de tomber une pluie torrentielle qui a duré 27 heures, fait déborder toutes les rivières, lesquelles se sont trouvées couvertes de meubles, moutons, débris de moulins, de maisons, de bois de corde et carré, charbons, bateaux brisés, etc."

Merry-sur-Yonne, 1779. - "Le 12 mai, trois heures après midi, cette paroisse a été ravagée de la grêle, et partie du terrain emportée par une pluie affreuse, qui a fourni dans nos vallées des maisons et autres, quatorze et quinze pieds d'eau d'élévation, à laquelle n'ont pu résister des pierres de plus de deux mille livres qui ont été roulées jusques dans la rivière, que ces mêmes torrents ont fait croître, en trois quarts d'heure, de plus de dix pieds : arbres, murailles, maisons, rien n'a pu retenir. Ce désastre a été affreux, l'homme n'en peut voir de plus grand. Il nous paraissoit que tous les éléments réunis avoient résolu la perte de ce lieu ; notre rivière fut comblée en différents endroits par la quantité de pierres ainsi que beaucoup de champs et de prés."

Lain, 1783. - Cette année, les mois de juin et juillet ont été remarquables par des brouillards épais et sanguinolents qui ont rempli l'atmosphère dans une bonne partie de l'Europe jusqu'à cacher le disque du soleil. Les physiciens les ont attribués aux pluies abondantes de l'hiver précédent que le soleil avoit pompées ; d'autres, à cause de leur sécheresse, les ont attribués aux fumées et vapeurs des volcans de différentes parties du monde que les vents ont dispersées...

Maligny, 1783. - "Pendant le mois de juillet et la moitié du mois d'août, il a régné des brouillards extrêmement épais que l'Académie a nommés brouillards secs ; ils ont été universels, les chaleurs ont été excessives, les orages fréquents et dangereux. Le 18 septembre, à trois heures après midi, il tomba de la grêle dont les grains extrêmement larges et plats pesoient une demi-livre, elle étoit rare et ne fit pas de mal. Il y a eut en cette année beaucoup de fièvres longues et meurtrières surtout dans cette paroisse ainsi qu'on peut le voir dans le relevé qui est à la suite des enregistrements. L'hiver il est tombé une abondance de neige extraordinaire et qui a duré longtemps, ce qui a causé beaucoup de misère parmi le peuple."

Mont-Saint-Sulpice, 1783. - Même remarque sur la présence, du mois de juin à la fin de juillet, "de brouillards tellement épais qu'il étoit presque impossible d'apercevoir le soleil ; ils n'étoient qu'à douze toises de terre."

Saint-Valérien, 1787. - "16 juin, grêle qui a détruit toutes les récoltes de la partie nord de la commune. Les vignes ont été totalement ruinées ; il ne leur est pas resté une seule feuille."

Moulins-sur-Ouanne, 1787. - "Pluie extraordinaire tombée le 29 juin."

Civry, 1788. - "On n'eut pas de pluie depuis le 29 juin jusqu'au 13 janvier suivant."

Thorigny, 1788. - "Une grêle affreuse est tombée le 13 juillet, a ravagé plus de 1300 paroisses, et a presque mis la famine dans tout le royaume."

Villeneuve-la-Guiard, 1788. - "Le 24 août une grêle considérable a ravagé le territoire de Villeneuve et les pays voisins. Mort d'une maraîchère de Sens tuée par la grêle."

Beugnon, 1788. - Cette année doit faire époque pour les accidents météorologiques. Pendant l'été, des grêles affreuses ont causé d'énormes ravages. La récolte a été tout a fait mauvaise.


Parmi les évènements qui affectent les campagnes, les gelées extraordinaires figurent naturellement au premier rang. Nous rapporterons seulement les plus marquantes.

Bellechaume, an 1608. - "Cette année les vignes furent gelées en bois et les noyers aussi. Il fit de très grandes froidures, que l'eau qui distilloient par des tisons qui brûloient dans le feu geloient par le bout du tison."

Dannemoine, 1614. - "Les 14 et 15 mai, les vignes ont toutes été gelées, si bien qu'il n'est rien resté des vignes hautes et basses dans toute la vallée du Tonnerrois et en beaucoup d'autres lieux. - 1620, 19 janvier, la neige tomba et dura jusqu'au 16 février, prenant avec un froid si intense que toutes les vignes ont gelé."

Chéroy, an 1659. - Toutes les vignes ont gelé le 24 avril. - 1661, 12 et 13 avril, toutes les vignes ont gelé.

Hiver de 1709. - La France entière fut frappée par ce terrible hiver, et dans chaque contrée les historiens locaux ont fait un tableau lamentable de l'état du pays. Nous reproduisons ici les douloureux souvenirs consignés dans les registres d'un certain nombre de paroisses de diverses parties du département. Plusieurs de ces récits sont d'une éloquence saisissante.

Augy - Le curé ne parle pas des gelées, mais son registre mortuaire est rempli de 58 actes de décès pour une population de 350 habitants, près du sixième !

Champs, pays voisin d'Augy - "En 1709, il y a eu à Champs une famine horrible qui fit mourir beaucoup de personnes et d'animaux. Les blés et les vignes ont gelé entièrement, il n'y a eu aucune espèce de récolte. Le pain d'avoine valoit quatre sous la livre. Les ouvriers ne trouvoient même pas d'ouvrage pour un pain. Les pauvres se nourissoient de berlues [1], les noyers séchèrent tous à la suite de la gelée."
    [1] Espèce de tubercule venant dans les terrains sablonneux-calcaires.

Chéroy - "Le 6 janvier 1709, jour des Rois, la gelée commença d'une manière si forte qu'en moins de quatre jours elle devint si violente que jamais homme vivant n'en avoit senti de pareille, elle dura dix-sept jours. Il tomba plusieurs jours une neige si fine et en telle quantité qu'il y en avoit ici près d'un pied d'épaisseur sur la terre. Il mourut de froid beaucoup de personnes et principalement les petits enfants, en ayant enterré 22 dans cette paroisse pendant le mois de janvier.

Montacher - On n'y fait pas mention de la gelée de 1709, mais les conséquences de la misère qui s'en suivit furent terribles. Le curé, en consignant plusieurs actes de décès, s'exprime ainsi :

"27 novembre 1709, est décédée une pauvre femme nommée Saffret, âgée de trente-deux ans."

 Et il ajoute ces mots latins : "Fame periit" (mort de faim), qui comme un glas funèbre vont retentir à la suite de sept autres actes de décès du mois de janvier 1710. Quelles paroles pourraient remplacer ces deux mots si éloquents dans leur brièveté !

Nuits-sous-Ravières - "1709, l'hiver a été très rigoureux et très rude cette année. Trois gelées dont la première commença le 6 janvier et dura jusqu'au 24 du même mois ; la deuxième au mois de février, et dura près de vingt-quatre jours, et l'autre au mois de mars qui fut aussi forte que les deux autres et dura dix jours ; les blés furent perdus presque par toute l'Europe, ainsi que les noyers, les oliviers, les orangers, etc., aussi on a vu cette année et on verra la prochaine ce qui n'est pas arrivé depuis plusieurs siècles, la famine dans son plus haut point ; le froment valant aujourd'hui 24 juin, 16 livres le bichet, le conceau 8 livres, l'orge 100 sols, et l'avoine 40 sols, et le grain augmentant toutes les semaines de plus de 20 sols. Dieu nous soit en aide !"

Sarry - Ici, le curé résume en deux chiffres les malheurs qui ont frappé sa paroisse. - En 1709, mort de quarante-deux personnes de différents âges. Ce village ne se compose que de 600 habitants.

Seignelay - "En l'année 1709, il y eut un si cruel hiver qui commença le jour des Roys, que jamais il n'y en peut avoir un si long et si rude ; il se reprit à trois fois ; tous les arbres furent gelez, les noyers surtout et les arbres fruitiers ; les bleds périrent en terre et les vignes, de sorte qu'il n'y eut point de récolte que d'orge et d'avoine. La disette vint ensuite : on vendoit le bichet de bled jusqu'à 20 et 22 livres [1] ; la pinte de vin 10 et 12 solz et davantage. Le bichet d'orge se vendoit 7 à 8 francs. Le désastre fut universel. On trouvoit à la campagne non-seulement des hommes morts de froid, mais encore les oiseaux et les bêtes fauves dans les grands bois."
    [1] Le bichet de froment de Seignelay contenait 56 litres ; ce qui aurait mis le prix de l'hectolitre à plus de 35 francs.

Vincelles - Le curé de Vincelles qui rédigea la relation suivante à la fin du registre de 1709 n'avait pris possession de sa cure qu'à la fin du mois de juillet, il ne parle donc pas des faits antérieurs dans le pays, mais comme il venait du nord, il raconte ce qu'il a vu et éprouvé pendant son long voyage, et il n'en est que plus intéressant.
 
"L'on ne sera peut-être pas fâché de savoir que cette présente année l'hiver fut si terrible que les bleds furent gelés universellement partout, c'est ce qui sera incroyable à la postérité et cependant il n'y a rien de plus vrai. Je tins moy-même plus de deux cents lieues de païs et fut témoin oculaire que dans la Flandre, la Picardie, dans la Champagne et dans la Bourgogne, c'étoit la même misère que l'on déploroit, mais comme il y avoit encore du vieux bled, le pain ne fut encore vendu que 5 et 6 sols la livre. L'on voira ce qui arrivera de triste dans l'autre année suivante. Le Roi Louis XIV fit faire des recherches sur tous les greniers et il y avoit ordre que de laisser bien juste ce qu'il faloit pour chaque maison. Les grandes maisons à Paris, et à leur imitation dans les villes de province, les premiers de chaque lieu, fesoient faire un feu commun dans le melieu des rues. La rigueur du froid dans le mois de janvier fut si grande, que l'on ne pouvoit mettre le née à l'air sans être saisi ; il se trouva une infinité de personnes mortes par les champs, moy-même je ne sçay par quel miracle de la providence j'en ai réchappé. Malgré la force des habits, la bonté de mon cheval, cependant il m'étoit impossible de faire plus de trois lieues que je fesois plus de moitié à pied et en bottes ; mais aussi cette fatigue-là m'a fort diminué, n'ayant pas eu une santé même passable depuis ce temps."

L'année 1710 est l'objet de remarques encore plus intéressantes. D'abord, il n'y a eu au registre aucun acte de baptême et de mariage et les actes de sépulture sont au nombre de 25, chiffre déjà considérable, et le curé a écrit à la suite du registre de cette année :

"Peut-être serez-vous surpris, mon cher lecteur, de ne voir dans le registre que des morts. Votre étonnement cessera si vous remarqué que c'est celuy de 1710, année dans laquelle il sembla que le Seigneur vouloit enfain tirer vangance de l'homme pécheur et le perdre par une disette de bled : il valoit cette année en ce païs jusqu'à 20 et 25 francs le bichet. Le pauvre peuple vendoit jusque à leurs chemises pour se nourrir. L'on voyait les hommes et femmes, enfants, petits et grands, le visage et les mains terreux, raclant la terre avecque leurs ongles, cherchant certaines petites racines qu'ils dévoroient lorsqu'ils en avoient trouvé. Les autres, moins industrieux, paissoient l'herbe avec les animaux. Les autres, entièrement abbatues, étoient couchés le long des grands chemins, et atendoient ainsi la mort. Ceux même qui paraissoient les plus aisés étoient ceux qui souffroient davantage faute de payement. Les rentes de l'Hôtel-de-Ville furent retranchées. Les curez étoient trop heureux de vivre de pain tel quelle. Le vin étoit or de prix, les vignes ayant été gelées jusque dans la terre l'année précédente. L'on ne vécut que d'orge où le pauvre ne pouvoit attindre, car il valoit encor 8 et 9 francs le bichet. L'on ne voioit pas encor de bled, cuex qui en avoit le conservait pour le seumer, et moy-même, je vous avouray que quand j'en voyois cela me fesoit un tel plaisir qu'i sembloit que je n'avois rien vu de plus beau ; cependant, quand toutes semailles feurent faittes, le grain diminua tout-à-coup, je veux dire l'orge, et l'on commença un peu à manger du pain, à la vérité fort pauvre, mais à meilleur marché. Mais quel grain pour les pauvres qui avoient tout vendues et n'avoient plus de quoi faire ce peu d'argent ? Quantité d'âmes charitables suppléèrent à ce deffaut. Je reçus à ma part 20 écus d'aumosnes. Je ne puis passer sous silance ce que j'ay regardé comme un miracle : quoique les pauvres mouroient comme des bestes, jamais l'on n'a moins entendu parler de meurtre, d'assassin ni de volles. Les chemins étoient sures au milieu de cette grande disette. Les bleds que l'on voyent parfaitement beaux, où il y en a de seumé, rendent la joye aux coeurs, et l'on commence à revivre finissant cette année. Prions le Seigneur qu'il nous préserve de revoir jamais de pareille temps !"
Le curé constate qu'en 1711 "le peuple qui a resté de ces deux dernières années, à trouvé grâcement à gaigner sa vie. Les vivres n'ont pas été cher comme les deux précédentes, mais le vin a été très cher à cause de la gelée de 1709, et qu'en 1710 les vignes n'ont poussé que du bois fort chétif, qui n'a casi rien porté, de sorte que je n'en ai recueilli, dans un arpent, que plain mon chapeau ; ainsi des autres."

L'année 1711 fut très favorable aux blés et aux vignes et le curé de Vincelles y voit l'apaisement de la justice divine.

Vinneuf - Le curé de ce village résume en quelques mots les suites lamentables de la gelée de 1709.

"Cette année a été terrible. Les grains, arbres et vignes ont péri par les gelées successives du mois de janvier. La famine cessa au mois d'août. Les vignes furent coupées à ras de terre, on fut quelques années sans vin. - Du 23 au 30 janvier, la terre étoit tellement gelée qu'on ne pouvoit faire de fosses au cimetière ; on enterroit alors dans la nef de l'église. Cette année il est mort à Vinneuf cent dix-huit personnes."

Il y a aujourd'hui (1886) 1372 habitants à Vinneuf. C'était donc le dixième de la population, en admettant qu'elle s'élevât à ce chiffre en 1709.

Yrouerre - "L'hiver commença le lendemain des Rois, et fut si rigoureux que les blés, les vignes, les noyers, etc., furent entièrement gelés."

Asquins - Terminons ce lamentable chapitre par la relation du curé d'Asquins, petit village près de Vézelay.

"L'an de N. S. 1709, après avoir fait un temps très doux, mêlé de pluie et de brouillards, pendant les mois de novembre et de décembre de l'année 1708, le froid commença le jour des Roys, 6 janvier, si rigoureusement qu'en moins d'une heure la terre qui étoit pleine d'eau fut gelée et glacée à porter les charrettes, par le moyen du vent de bise qui continua sans interruption pendant quinze jours. Ce froid fut si intense qu'il désola toute la nature, car, outre plusieurs personnes qui en moururent, il périt quantité de bestiaux dans les étables, plus de la moitié des animaux et des oiseaux de la campagne, des poissons dans les rivières et dans les étangs. Tous les noyers petits et grands, jeunes et vieux, en séchèrent jusque dans la racine ; les trois quarts des poiriers, pommiers et quantité d'autres arbres dans les forêts et les bois ; toutes les vignes gelées, et ce qui est plus étrange, tous les bleds furent gelés dans la terre et perdus, ce qui causa une famine terrible pendant le reste de l'année 1709, qui jointe aux fléaux de la guerre fit mourir de faim une infinité de personnes. Des paroisses et des villages presque tout entiers ne mangeoient que de l'herbe et des racines des champs, quelque peu de pain fait avec de la racine fouragère ; j'en mangeai moy-même, il étoit de la couleur du pain ordinaire des paysans, mais d'un mauvais goût. Le blé fut vendu jusqu'à 20 francs le bichet, mesure de Vézelay, pesant 80 livres, encore ne pouvoit-on en avoir pour de l'argent. Les paroisses de Vézelay, d'Asquins, Saint-Père, Fontenay et Chamoux, s'assemblèrent et allèrent en procession à Saint-Lazare d'Avallon, le 18 avril de la même année, pour implorer la miséricorde de Dieu et apaiser sa colère. On chanta pour cela, pendant tout le chemin, en allant et en retournant, les psaumes de la pénitence de David, et la litanie des Saints et de la très Sainte-Vierge. Nous dîmes la messe à Saint-Lazare, qui fut chantée en musique par MM. du Chapitre, après quoi la procession partit comme elle étoit arrivée, et personne ne s'arrêta dans Avallon pour y boire et manger, car notre voeu étoit fait ainsi ; mais en passant à Pontaubert, après avoir adoré le Saint-Sacrement dans l'église, les prêtres quittèrent leurs ornements pour aller avec tout le peuple manger le peu de pain que chacun avoit apporté dans sa poche, après quoi on acheva la procession, qui fut faite avec beaucoup de piété et de dévotion, tous s'efforçant de demander et d'obtenir miséricorde ; et il est vrai de dire que Dieu nous l'accordée en donnant un temps favorable aux orges et aux avoines qu'on recueillit en abondance, avec laquelle on se nourrit jusqu'à 1710 qu'on recueillit du bled qu'on avoit semé de grains vieux."

    Après les années 1709 et 1710, on vit encore au XVIIIe siècle quelques années marquées par des gelées rigoureuses, et dont nos registres ont conservé le souvenir.

Thorigny, 1755. - "Il y eut un hiver très long et très rigoureux, vignes gelées ou greslées le 29 avril et même aux approches de la moisson ; été très pluvieux."

Même lieu, 1768. - "Hiver extrêmement rigoureux, plusieurs personnes ont péri par le froid."

Même lieu, 1774. - "L'hiver a été des plus durs à Thorigny, et les pauvres seroient restés sans pain sens la charité active de M. et Mme de La Vallette, seigneurs de ce lieu, qui ont pourvu à leurs besoins."

    L'hiver de l'année 1788-1789 a été partout très rude. Nos registres en ont fait plusieurs mention de la manière suivante :

Beugnon - "Depuis le 20 septembre jusqu'au 2 janvier, il n'est pas tombé d'eau et il a gelé constamment. Misère excessive, les moulins ne peuvent moudre, et la moitié des habitans sont sans pain ; les glaces ont cinq pieds d'épaisseur.

Bussières - "Après une sécheresse des plus longues qu'on ait vues, il n'est point tombé de pluie depuis le 1er juillet jusqu'au 24 janvier. Le froid a commencé le 20 novembre et a augmenté continuellement jusqu'au jour des Rois. Le dégel a commencé le surlendemain des Rois par le vent du midi, lequel a fondu un pied et demi de neige qui étoit sur la terre depuis six semaines."

Grimault - "Hiver rigoureux, grande gelée".

Lain - "Il y a eu cette année un grand hiver, qui a commencé à la Saint-André et a continué jusqu'au 14 ou 15 janvier 1789 ; beaucoup de neige et de glace de sorte que les moulins ne pouvoient moudre à cause des glaces, ce qui a causé une famine ; beaucoup de noyers et autres arbres ont été gelés. Il y a eu peu de grains et point de vin, ce qui a rendu les denrées fort chères et l'année 1789 très misérable."

Thorigny - "L'hiver de cette année 1788 a été extrêmement rude, la récolte plus que médiocre."

Villeneuve-les-Genêts - "Famine causée par une sécheresse opiniâtre suivie d'un froid rigoureux qui empêcha les moulins de fonctionner. Les moulins à poivre et à café furent employés à moudre le blé."


    Après les accidents de la nature qui causent aux pauvres habitants des campagnes des dommages dans leurs biens ruraux, voici les maladies qui les frappent terriblement dans leurs corps. Les curés de plusieurs villages nous ont conservé le souvenir de certaines maladies qui ont sévi et auxquelles ils donnent les noms de "contagion, peste, maladie épidémique, etc."

Septfonds, 1626. - On lit en marge d'un registre de baptêmes de l'année 1626 : "Première contagion à Saint-Fargeau."  et plus loin : "1626, grande contagion à Bléneau ; - 1632, contagion grande à Châtillon-sur-Loing, seconde contagion à Saint-Fargeau. Septembre à novembre 1639, l'année de la dyssenterie."

Argenteuil, 1637. - "Mémoire de ceux qui sont décédés de la peste et mal contagieux, depuis le 5 juillet au 30 novembre 1637, 98 personnes. 39 personnes sont mortes d'autres maladies la même année."

Chéroy, 1710. -  "Il y eut cette année beaucoup de fièvres putrides et malignes, du pourpre, des rougeoles, pleurésies et autres maladies qu'on disoit être contagieuses, et dont les plus jeunes, les plus forts et même les plus commodes mouroient, ce qui fut assez universel. Le Roi envoya, en quelques endroits, des médecins habiles, comme à Montargis et ailleurs. Il est vrai que cette paroisse (Chéroy) ne fut pas attaquée aussi violemment que beaucoup d'autres, mais il y a eu beaucoup d'endroits où le quart et même le tiers des habitants étoient morts cette année."

Coulanges-la-Vineuse, 1764. - "Le 9 juillet, décès de Pierre Guillebert-Latour, à 50 ans, docteur en médecine à Auxerre, décédé en cette paroisse, où il avait été envoyé par M. l'Intendant pour y prendre soin des malades."

Dannemoine, 1758. - "20 mai 1758, commencement de la maladie épidémique ou milliaire, qui a fait jusqu'à 80 malades dont 52 sont morts."

Charbuy, 1761. - Maladie épidémique. 71 décès.

Pourrain, 1760. - "En l'année 1760, une maladie épidémique décima la population de Pourrain ; ce fut dans le mois de juillet qu'elle fit le plus de ravages. Le 10 de ce mois, on compta cinq décès, le 11 il y en eut trois ; une des dernières victimes fut le curé, M. Gestat, qui mourut le 27 juillet."


    Autrefois les maisons des villages étaient pour la plupart couvertes en paille et l'existence des pompes à feu à peu près inconnue. Aussi quand un incendie éclatait, le danger de destruction générale du pays devenait menaçant et il fallait des efforts inouïs pour s'en préserver.
    Voici quelques uns des évènements de ce genre dont la relation nous a été conservée, et qui montrent les terribles effets du fléau sur les pauvres villages atteints.

Bazoche-les-Bray, 1753, septembre. - Quatre-vingts maisons ont été incendiées dans ce village. On a fait une quête pour les malheureux dans tout le diocèse. (Reg. de Thorigny).

Bellechaume, 1641, 28 juillet. - "Bellechaume fut brûlé, environ soixante-cinq maisons et granges furent détruites."

Brienon, 1606. - La ville de Brienon fut brûlée à la vigile de Saint-Mathieu. (Reg. de Bellechaume). - 6 septembre 1785, "incendie qui consuma deux cent trente maisons, dont la plus grande partie étoit couverte en chaume."

     A la suite de cet évènement, une ordonnance de police confirmée par le Parlement, prescrivit de ne plus couvrir de maisons qu'en tuiles.

Chemilly-sur-Serain, 1767, 27 mars. - Relation de la mort de deux personnes brûlées en ce jour dans un violent incendie qui a détruit le village à l'exception de neuf maisons. En 1739, un autre incendie avait déjà détruit le même nombre de bâtiments et les habitants avaient été ruinés.

Courgis, 1749, 22 octobre. - Cent soixante maisons de Courgis ont été entièrement brûlées. (Reg. de Saint-Cyr-les-Colons).

Chéroy, 1736. - "La nuit du 12 au 13 août, le feu a pris dans la maison où pendoit pour enseigne le Renard, occupée par Nicolas Richardot et Françoise Bouvot, sa femme, avec tant de véhémence que suivant le procès-verbal de visite qui a été fait par le lieutenant-général de Nemours, il y eut 195 corps de bâtiments détruits, et près de quarante familles ont été tout-à-fait ruinées. L'Archevêque de Sens rendit un mandement pour être publié dans toutes les paroisses de son diocèse afin de recommander les pauvres incendiés, ce qui s'est exécuté très sagement, et par les charités du duc d'Orléans [1], les bâtiments se sont rétablis, mais plus parfaitement qu'ils n'étoient auparavant."
 
[1] Le duc d'Orléans était seigneur apanagiste de Chéroy.

Les Sièges, 1706. - "Le 4 juin, à quatre heures après midi, le feu fut mis dans la paroisse des Sièges, vers le milieu de la rue du Haye, par le nommé Edme Sardin, âgé de dix ou onze ans, dans le fumier d'Antoine Martin, qui insensiblement gagna la maison, et ensuite poussé par un vent violent, prit, en moins d'une heure et demie, à soixante-douze maisons, trente-deux granges, le presbytère, l'église, et d'une manière qui tire les larmes des yeux, car à peine eut-on le loisir de sauver les enfants et d'emporter son lit en grande hâte, en sorte que je ne pus même sauver les registres des baptêmes, mariages et mortuaires, qui ont été brûlés avec les livres et les ameublements que j'avois." Signé C. Martin, curé.

Lignorelles [1], 1739, 27 août. - Le feu prends à Lignorelles en 1739, 11 maisons ont brulé, dont la première fut celle de la veuve Jean Pezé. Le curé en fait état et précise que celui-ci s’était déjà déclaré dans cette paroisse, au même endroit  le 23 mars 1726   sans pour cela être mentionné durant lequel 25 maisons brûlèrent.

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Ligny-le-Châtel [1], 1728. - Terrible incendie, si terrible qu’il détruisit plus de soixante cinq ménages avec tous leurs bâtiments sans y comprendre un grand nombre d’autres bâtiments qui furent fort endommagés.

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Maligny [1], 1733. - Le village est la proie des flammes et faute d'eau, la récolte de vin servit à éteindre l'incendie. Ce fut une année de grande misère ; sur 150 maisons, 112 brûlèrent.

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Montacher, 1781. - "La nuit du 2 au 3 septembre, environ une heure après minuit, grand incendie qui consuma dix maisons, huit granges remplies de grains ; l'église fut ensuite brûlée entièrement, ainsi que les ornements, les cloches et vases sacrés furent fondus par le feu ; la perte totale a été évaluée à plus de cent mille francs."

Neuilly, 1722, 21 avril. - Grand incendie à Neuilly, près des Voves. Deux cents maisons incendiées, quinze personnes ont péri et beaucoup de bestiaux. (Reg. d'Epineau).

Saint-Martin-sur-Armançon, 1742, 20 août. - "Incendie de presque toutes les habitations de la commune ; trois grandes personnes et cinq enfants y ont péri."

Saint-Valérien, 1706, 16 février. - Ont été inhumés les corps de Louis Legout, âgé de 30 ans, d'Aimé Cornet, sa femme, âgée de 32 ans, et de sept autres personnes, leurs parents ou domestiques "tous lesquels corps ont été trouvés à demi brûlés dans le moulin de la Grande-Roue, commune de Saint-Valérien, qui a été consumé la nuit dernière par un incendie aussi déplorable qu'il a été subit et imprévu."

Thorigny, 1617, 24 juillet. - "Un incendie épouvantable, causé par la femme de Simon Rameau, a brûlé plus de cent maisons. Le soir, il y avoit 340 personnes qui cherchoient leur gîte."

Thury, 1764. - "Un incendie a mis en cendres le bourg de Thury, excepté la maison seigneuriale, le presbytère et l'église. Celle-ci n'a échappé aux flammes que par les efforts de M. le comte de Lauris, seigneur de Thury. Le 4 octobre 1764, le subdélégué de Gien promit de venir au secours des incendiés."

Venizy. - Tous les registres de baptêmes ont été brûlés dans l'incendie du 16 mars 1707. - 6 juin 1718, baptême de deux cloches faites du métal fondu et ramassé après l'incendie de l'église du 16 mars 1707. - Même année, bénédiction de la nouvelle église.

Villeneuve-Saint-Salves, 1775. - Nous soussignés Gabriel Patrice Lenfumé, avocat en Parlement, écuyer, seigneur de Siguere, conseiller du roy, controlleur ancien des guerres de la compagnie des chevaux légers de la garde du roy et bailly général juge supérieur du baillage du marquisat pairie de Seignelay et André Pacqueaut de Champfort aussy avocat en parlement et procureur fiscal général du marquisat pairie de Seignelay, nous sommes ce jourd’huy transportés en la paroisse de Villeneuve Saint Salves dépendant dudit marquisat à la réquisition des particuliers dudit lieu dont les bâtiments ont été incendiés, avons découvert que le presbitere dudit Villeneuve, grange et bâtiments en dépendant a été entièrement consummé par le feu ainsi que la maison appartenant à la dame veuve Leprince et par elle occupée, vu autre bâtiment appartenant à Nicolas Rousseau, laboureur demeurant à Merry, occupé par la veuve Véron, manouvrière, et vu autre appartenant à Claude Gez, maître d’ecolle à Venoy, occupé par Claude Moreau, manouvrier, presque tous ses meubles appartenant à monsieur le prieur ont été consummés par le feu n’ayant sauvé de l’incendie que ses papiers et très peu d’effets, que la veuve Leprince a également perdu tous ses effets n’en ayant pu en sauver aucun si ce n’est quelques papiers qui nous ont été représentés lesquels sont en partie brûlés, que parmi ses effets elle a aussi perdu une somme assez considérable en argent dont partie a été retrouvée fondu en lingots dans la cendre de l’embrasement qui nous a été représentée, que ledit Claude Moreau et ladite veuve Véron ont aussi perdu tous leurs meubles et effets, de là sommes transportés dans l’église de ladite paroisse tenant au presbitere par une très petite ruelle entre les deux, avons remarqué que l’on a enlevé les ballustrades en bois ainsi que partie de l’autel pour en empêcher l’embrasement ce qui occasionnera des réparations considérables à ladite église ce que nous certifions véritable en foi de quoi nous avons fait et signé le présent certificat pour servir et valoir ce que de raison le vingt neuf mars mil sept cent soixante quinze.

Villon, 1785, 24 août. - Incendie qui détruisit toute la rue haute de Villon.

Yrouerre, 1707. - "Le 14 mars, sur les neuf heures du matin, toute la rue d'en haut fut brûlée jusqu'au bout de l'allée du château, excepté quelques maisons et granges."


    Les travaux dans les édifices publics, faits pendant le cours des derniers siècles, n'offrent pas, en général, un grand intérêt. Il nous a paru cependant à propos de relever le petit nombre des faits de cet ordre relatés dans nos registres.

Arcy, 1758, 13 septembre. - Bénédiction de la première pierre du pont d'Arcy, construit sur l'emplacement d'un autre pont détruit depuis longtemps. Le nouveau pont se fait aux frais de la paroisse.

Chablis [1], 1629, 1er avril. - Baptêmes de deux cloches pour servir de "rappeaux" de l'horloge. La grosse fut nommée Jehanne la suyvante Claude. Les parrains furent : Messire Jehan de la Tord, prévost de ladicte ville et Daniel Chatat procureur du roy aussi de chablis, les marraines furent : Honeste femme Jehanne Souplette femme de Jehan Michelot et Claude Foynat femme de messire Jehan Potot.

Même lieu, 1669, le unsieme, jour de juillet heure de dix du matin apres la messe célébrée par moi Claude Quartier curé de Chablis en l'église St Pierre dud lieu, la première pierre de lautel de lad eglise a esté bénie par le sus curé ayant permission de Monsieur le grand vicaire de Langres et posée par Me Jean Foinat laisné, ancien advocat  de la prévosté royale de Chablis qui a été prié de le faire par Mr Jacques Bordes, ad at et procureur fiscal dud Chablis et Edme Comprot, marguillier dre lad eglise en présence de plusieurs nombres habitants de lad ville.

Même lieu, 1670, 26 mai, baptême de la grosse cloche de l'église St Pierre, nommée Antoinette Françoise, ses parrains et marraines furent Messire Anthoine Sanguin, seigneur et Gd prévost de Chablis & dame Françoise Alliot femme de messire Jacques Ferrand Conseiller du roy en ses conseils et président en sa chambre des comptes à Dijon et baron de Courgis.

Même lieu, 1672, 3 avril, baptême de la petite cloche de l'église St Pierre. Elle pèse 45 livres et elle est destinée à la Chapelle de l'Hermitage de Sainte Vaubourg, située dans cette paroisse.

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Chastellux, 1738, août. - M. de Chastellux, d'après les conseils de M. Bellot, curé de Chastellux, fait construire près de l'église et de la cure, une maison d'école qu'il abandonne à perpétuité, etc.

Châtel-Censoir, 1649, février. - Décès de Jean Pirethuy, gruyer de la châtellenie, âgé de 92 ans "sans avoir été marié"."Il a restauré le grand portail de l'église de ce lieu, soit en portes, degrés, grandes vitres, ensemble la bannière de très belle étoffe de velours cramoisy ; a fait dresser la croix qui est au milieu du bourg à ses propres frais."

Coulanges-sur-Yonne, 1680. - "Le 8 mars 1680 fut posée une pierre dans le fondement des basses esles (de l'église) du costé de la rue, au costé droit en entrant, par Sébastien Devilliers, fils de François Devilliers, marchand audit lieu."

Hauterive, 1760-1763. - Construction de la tour de l'église aux frais de l'abbé de Saint-Germain. "J'ai fait faire la tour de l'église en 1760, qui a coûté 1800 livres. Signé : Maillot, curé." - 1781, 21 octobre. - Bénédiction de l'église de Pimelles, nouvellement construite aux frais de Louis-Alexandre-Charles Viart, chevalier, seigneur de Pimelles, capitaine de cavalerie.

Ligny-le-Châtel [1], 1735, 20 septembre. - Bénédiction de la quatrième cloche du clocher de Ligny le Chastel. Le parrain en est : Très haut et très puissant seigneur, Monseigneur Charles François de Montmorency Luxembourg, duc de Luxembourg, de Montmorency et de (……. ?) baron de Mello, marquis de Seignelay, vicomte de Ligny et autres lieux, Pair et premier baron chrétien de France, gouverneur général pour le Roy de la province de Normandie, colonel du régiment de Turenne, brigadier des armées de sa Majesté. La marraine : très haute et très puissante dame Marye Sophie Colbert, duchesse de Luxembourg, représentés, lui,  par Jacques Pourrain avocat au parlement et elle par demoiselle Hélène Germaine Minet, épouse de Maître Michel Jacques Pourrain. Viennent ensuite toutes les personnes ayant assisté à cette bénédiction. Elle a été placée et disposée de manière qu’elle peut être sonnée à la volée et servir au carillon et comme timbre à l’horloge. Les frais pour sa fonte et la construction du beffroi ont été faits par les Seigneurs et Dame Parrain et marraine et par les habitants. La cloche d’autre part étant passée les voutes en la montant a tombér a terre sans ce faire de mal, ni blessé personne, sinon le Maitre d’Ecol qui aydoit a la monte.

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes, 1776. - Reconstruction de la nef de l'église.

Tanlay, 1643. - David de Varambouville, maître charpentier de Paris, conducteur des travaux de charpenterie du château de Tanlay. - 1648. - Messire Claude Lebé, sculpteur, Nicolas Lejeune, appareilleur au château. - 1646. - Charles Mérat, maître maçon, Pastel, maçon du roi, entrepreneur du château de Tanlay. - Ces personnes sont parrains d'enfants de la paroisse.

Tronchoy. - "L'église paroissiale n'était, avant 1776, qu'une chapelle construite alors par M. Fayard de Bourdeille, seigneur de ce lieu. La chapelle a été agrandie de tout ce qui forme le choeur, et l'office paroissial a commencé d'être célébré le 2 février 1777, dans l'église de Tronchoy, devenue succursale de la paroisse de Cheney."


    Nous grouperons ici, par ordre alphabétique, plusieurs faits qui n'ont pu trouver place dans les chapitres précédents, à raison du petit nombre de chaque espèce. Ils n'en offriront pas moins d'intérêt. Ajoutons encore que nous avons négligé de relever un grand nombre de bénédictions de cloches, de croix et de chapelles, et des actes de confirmation des fidèles par les évêques dans leurs tournées pastorales.

Accident

Saint-Bris, 1778, 27 septembre. - Décès d'Etienne Moiron, du moulin de Marsigny, âgé d'environ vingt-six ans, trouvé étouffé et réellement mort sous une voiture de sacs de bled.

Saint-Florentin, 1613, 18 janvier. - "Mort de Pierre Desprez, prêtre, âgé de trente-trois ans, tué par la chute de deux pierres des meneaux de la voûte du choeur de l'église, en droit des orgues, du côté droit, lui étant dans sa stalle aux vêpres."

Bohémiens

Toucy, 1586, 6 septembre. - Baptême de Marie, fille d'Etienne Lasitte et de Barbe Violent, ses père et mère "estant logez au faubourg d'en bas de cette ville, et sous la conduite de Sébastien Lescuyer, tenant et soy disant cappitaine de la petite Egipte, soubz le bénéfice du roy, arrivez audit lieu le 4."

Donations de terres à l'Église

La chapelle Vaupelteigne [1], 1731, 8 février. - Marie Papavoine veuve de Jean Tremblay et Jean Tremblay leur fils majeur ont donné à l'église St Sébastien, patron de cette paroisse, un quartier de pré, situé « aux prés sous la ville », finage de Milly et finage de La Chapelle ; tenant du levant aux enfants mineurs d’Edme Dauvissat du couchant aux enfants mineurs de Claude Sinton ?, d’un bout du midy à Madame……..d’Auxerre et d’autre au septentrion aux enfants mineurs dudit Bouton. Plus un quartier de terre labourable lieu-dit « le terrier blanc, sur le finage de La Chapelle , d’un long au midy à Mme Le Tors de Chablis d’(autre au septentrion aux héritiers d’Edme Dauvissat, d’un bout du levant, au chemin de Maligny, d’autre bout, au couchant aux héritiers d’Edme Philippon. En échange de deux messes basses, l'une le 19 février et l'autre le 23 juin veille de la St Jean Baptiste et ce à perpétuité.

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Écrits effacés

La chapelle Vaupelteigne [1], 1759. - Cet acte a été écrit en septembre 1781 par le curé Mueson de La Chapelle Vaupelteigne : "NOTA BENE comme les actes ci desous et qui sont ceux depuis la mort de Mr Lambolay et écrits cy contre, commencoient a s'effacer, que le papier dans quelques endroits etoit déja dechiré et que je pouvois à peine lire plusieurs mots; pour les conserver j'ai crû devoir les transcrire et ajouter cette feuille au registre, auquel relevé ont peut ajouter foi comme à l'original meme, lors que par la suite des tems on ne pourra plus le lire en foi de quoi j'ai signé le 13  7bre 1781".

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Enfant à deux têtes, enfants bessons

Argenteuil, 1646, 19 septembre. - Naissance d'un enfant à deux têtes, quatre bras, quatre jambes et un seul corps. (Mort le même jour).

Toucy, 1665, 30 août. - Baptême de deux filles bessonnes de la paroisse de Saint-Privé, ayant deux testes distinguées, quatre bras avec lesquels elles s'entrebrassoient, ayant depuis les clavicules jusqu'aux os des isles, un même corps, les quatre cuisses, quatre jambes et quatre pieds distingués. Présentés à une image de la sainte Vierge dans l'église collégiale Notre-Dame, très ancienne "et renommée en de semblables rencontres, pour faire prière à Dieu, qu'il lui plût, par l'intercession de sa très-sainte Mère, faire paroistre quelques signes de vie dans lesdiz enfans, ce qui fut fait et constaté par Me Estienne de Laurens, docteur et agrégé honoraire en la faculté de médecine d'Avignon, demeurant à Auxerre." On avait d'abord l'intention de porter les enfants à saint Edme de Pontigny, pour le prier d'intercéder pour eux auprès de Dieu."

Enfants dévorés "par des bêtes"

Trucy-sur-Yonne, 1734, 2 avril, jeudi-saint. - "Ont été inhumés quelques ossements de Nathalie Chevillard, dévorée à la porte de son père par une bête, sur les sept heures du soir. - 19 mai suivant, a été inhumée la tête de Laurent Liard, qui a été dévoré à la porte de son père. - 21 novembre suivant, a été dévoré au Poirier-Thomas, Jérôme Liard, âgé d'environ sept ans, dont on a retrouvé que ses pauvres habits."

Mailly-le-Château, 1734, 28 décembre. - "Un jeune enfant de six ans a été dévoré par des bêtes."

Enfant né sans avoir donné  signe de  vie

La chapelle Vaupelteigne [1], 1721, 23 septembre. -  Un enfant masle de Claude Bouton et Marie Boucheron est inhumé  dans  l'église, sous  la  clôche. Cet enfant a été baptisé sur le pied , attendu  que  c'est  le  membre qu'il a montré le premier  et qu'il est né de cette façon  sans avoir donné  signe de  vie  ni  avant  ni  après  qu'il est  né. Il a  du  être très fort pour sortir hors du sein de sa mère et qu'il a été étouffé en sortant attendu qu'il n'avait que 3 mois. J'ay conjecturé que ledit enfant devait être en vie lors qu’il a été baptisé sur le pied, n’étant pas possible que cette enfans aye poussé hors du sein de sa mère et son pied sans quil eust vie, et s’il est né mort c’est par la raison que jay dis cy dessus quil etoit trop tendre pour résister au passage et dailleurs que la mère n’etoit pas assé forte pour le pousser etant malade depuis 13 jours d’une fièvre continue c’est pourquoy ié lui enterré en terre ce jour et an que dessus. 

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Enfants portés à saint Edme de Pontigny

Saint-Père, 1657. - "2 août 1657 et 1er novembre 1665, deux certificats des religieux de Pontigny, constatant que deux enfants mort-nés et portés "soubs la chasse du glorieux corps incorruptible et entier de saint Edme", ont donné signe de vie, ont été baptisés et inhumés en terre sainte."

Filles dotées par le duc et la duchesse de Nevers en 1588

    Nos registres ont conservé des traces de cette institution.

Étais, 1731. - "Le 18 mars 1731, il a été procédé à l'élection d'une fille aumosnée, orpheline, ayant toutes les qualités requises par la fondation de messeigneurs les ducs de Nevers. L'acte authentique de ce choix a été passé le même jour par-devant nous (le curé) et messieurs les officiers et autres témoins."

Druyes, 1725, 28 mars. - Invitation au prône de l'église par le curé, en présence des autorités et des principaux habitants "d'avoir à se trouver le dimanche des Rameaux, à l'issue de la messe, dans l'église, pour l'élection d'une fille aumônée, suivant la fondation de Mgr de Nevers." - Même annonce faite au prône par le curé de Druyes, le 11 mars 1742.

Saint-Sauveur, 1588. - Instruction extraite du contrat de la fondation faite par Louis de Gonzague et Henriette de Clèves, son épouse, duc et duchesse de Nevers, pour le mariage de soixante pauvres filles de leurs terres, par chacun an, à perpétuité, dotées de cinquante livres tournois, par acte du 14 février 1588. Les châtellenies de Châtel-Censoir, de Druyes, d'Étais et de Saint-Sauveur, sont au nombre des pays désignés à cet effet.

Hollandais prisonniers à Vézelay

Vézelay, 1746-1747. - 13 octobre 1746, naissance de Suzanne, fille de Wilhem Heuderchs, prisonnier hollandais et luthérien, et de Antie Brans, son épouse, "qui nous ont sollicité à ce qu'elle fut baptisée", et le lendemain, 16 dudit, a été baptisée ; marraine, Marie-Isabelle Spelberch, hollandaise catholique. - 1746, 25 décembre, décès de W. Heuderchs, sus-nommé. - 1747, 28 février, baptême du fils de Gérard Wilbert et de Tonnisse Janssens, sa femme, prisonniers hollandais, catholiques. - 1747. "Les prisonniers hollandais, dont la ville et ses environs sont remplis, sont cause de la cherté du blé. On nous a encore envoyé en cette ville soixante prisonniers."

Nomination de marguilliers

Lignorelles [1], 1692, 1er août. - Maistre Edmé Tremblay et Maistre Claude Tupinier sont entrés en charge de marguilliers le premier dimanche d'août de l'année 1692.

 

Il s'est trouvé dans le coffre de l'église 48 sols

            dix huits nappes

            sept serviettes

            une aube de toilles blanche, deux de toille commune

            un surplis de grosse toille.

            une chassuble neuve de damas blans à fleurs mauve

            une chassuble blanche une autre de vielle brocatelle et une noire une chappe de brocatelle et le devant d'autelle dememe. un autre de toille peinte pour la vierge.

            deux chandeliers d étain et deux de cuivre une croix  de cuivre, un bénitier de cuivre un encensoir dememe un  (felat !) pour les fonds le bassin et le couvercle

un coffre fermant a clef huit livres                  8 (tt)

            un écuelle pour quester trente deux sols         32 C

            une lanterne pour porter le corps de Dieux    20 C

des burettes vingt sols                                    20 C

 

Jay  acheté pour l’église sur trante quatre livres que les marguilliers Edmond Tupinier et Edmé Pezé ont dit avoir donné pour la deserte de l’église devant ma prise de possession de la

cure ce que les habitants etoient tenu de paier aiant fait faire les réparations du presbitere qui se montèrent a plus de  (70 (tt) livres) et a quoy les habitants etoient tenu  et que jay paié de mon argent (.....) comprend dans les 34 (tt)  pour 4 (tt) de pain que iay pris à l’église

premièrement iay acheté des burettes  20 C le ciboire une lanterne pour porter les sacrements  20 C 21 (tt) un grand coffre fermant à clef  8 (tt)une écuelle pour quester pour l’église 32 C

 

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Noyade

Maligny [1], 1867, 21 mai. - noyade du dénommé Jean Baptiste SEGUINOT qui était allé voir son fils à Villy, à pied. Il ne rentrait pas très tard , entre six et sept heures du soir, mais à cette époque de l’année, fin janvier, il fait nuit très tôt. Il devait traverser la rivière du Serein qui coule entre les deux communes. L’obscurité trompa ce vieillard de 75 ans à la vue affaiblie, et au lieu de prendre le chemin qui mène au pont, il se rendit jusque contre la rivière, en crue à ce moment. Effrayé à cette vue et par le bruit de cette eau dans laquelle il venait de pénétrer, le vieillard perdit la tête, appela aussitôt au secours mais fut emporté par la rivière. Plusieurs personnes le virent se débattre sans pouvoir lui porter secours, jusqu’à ce qu’il disparaisse dans les eaux tumultueuses du Serein. On ne retrouva jamais son corps malgré les recherches rapidement effectuées. Par contre la seule certitude est que cinq à six jours après on retrouva dans la rivière, près des moulins de Seignelay, un sabot lui appartenant, reconnaissable à une plaque de voiture portant le nom de Séguinot père, dont on savait qu’il s’en était servi pour réparer lesdits sabots.

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Réconciliation de l'église St Victor

Serbonnes [1], 1731, 5 août. - Le cinq aoust mil sept cent trente et un avant midi notre église a été rebenite par Mr L' abbé de Fourqueron grand vicaire de Mgr l 'Archeveque et son official la d eglise aient été polluée par l'effusion du sang causee dans une basterie arrivée le vingt deux du mois de juillet fete de la madeleine de la presente année entre les garçons de Michery et de Courlon en foi de quoi j'ay signe le present ecte les jours et an susd.

signe Sebille pr curé.

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Translation de reliques

Dye [1], 1782, 27 octobre. - Ce jourd'hui dimanche 27 octobre 1782 en vertu de ma permission à nous accordée par Monseigneur l'évêque de Langres par sa lettre en date du 8 mois dernier, nous curé de la paroisse St Pierre de ce lieu, avons fait la translation des reliques  de St…..? et St Flore martyrs et après la cérémonie les avons…………… a la vénération des fideles et les avons places solennellement sur notre maitre autel aux deux cotés de notre tabernacle. Scavoir l'ossement de St Inocende ? du coté de l'evangile avec l'authentique de Rome, le proces vervbal de son eminence Monseigneur l'Archevêque de Sens et Cardinal et notre proces verbal de l'ouverture de la boite ou etoient lesdites reliques, et l'ossement de St Flore au coté de l'épitre fait en présence de tous les fideles de notre paroisse scavoir F.Ricquement fabricien en charge, J. Lagneau fabricien en second; N. Marion sindic ;P. Merle ;  E. Langlois ; E. Besson ; C. Gottereau ;P. Mouget ; P. Giraudin ; L. Gallay le jeune ;J. Geoffrin ; S. Truffot E. et J. les Charlots ; E . Charlot ; F. Baudot ; P. Fleury, tous principaux habitants lesquels ont signé avec nous.

[1] Merci à Colette Bourdier pour l'envoi de ces renseignements.

Corruption

Fleury-la-Vallée, 1696, 15 février. - Le quinzième de février 1696, est comparu Edme BERRY le jeune, vigneron, âgé de vingt sept ans, qui pour éviter la censure d'une lettre monitoire publiée dans notre église m'a dit que Georges CHOPIN, collecteur des tailles de cette paroisse l'ayant menacé de lui donner la moitié des tailles de feu son père, il luy avoit passé six francs pour l'empêcher de ce faire.

Le même jour et an que dessus est comparu Nicolas LABRE l'aîné, laboureur, âgé de 59 ans qui pour éviter la même peine m'a dit qu'un certain homme de cette paroisse qu'il nommera devant un juge compétant luy a dit avoir payé 40 ou 50 sols pour faire boire les collecteurs afin qu'ils le favorisent dans l'imposition des tailles.

Le seixième de février 1696 est comparüe madame BRETON femme de Nicolas DESVAUX âgée d'environ 40 ans qui pour éviter la censure m'a dit que son mary avoit donné trente cinq sols à Adrien DUBOIS collecteur des tailles de Fleury pour être favorisé dans l'imposition desdites tailles.

Le même jour et an que dessus est comparu maître Brice BERRY recteur des écoles de Guerchy, âgé de 22 ans, lequel pour éviter la même peine m'a dit qu'il sçavoit que Edme BERRY son frère avoit donné sept livres quatre sols aux collecteurs de taille de Fleury pour empêcher d'exécuter le dessein qu'ils avoient d'augmenter ses tailles, lequel dessein ils lui avoient découvert à Joigny en présence de quelques personnes.

Le dix-septième de février 1696 est comparu Antoine OUZÉ, laboureur de ce lieu âgé de 40 ans, lequel pour éviter la censure m'a dit que la femme de Jean ROLET luy avoit dit que les collecteurs luy avoient demandé 18 ou 20 sols pour diminuer ses tailles et que cependant elle ne leur avoit rien donné, il m'a dit de plus que le fils d'Hubert LORY luy a dit que son père avoit donné aux collecteurs une charretée de bois pour obtenir la diminution de ses tailles.


Fampoux (62), 1765, 2 juin. - L'an de grâce mil sept cent soixante cinq le deux de juin est décédé en cette paroisse Dominique Derecourt pauvre mendiant de la paroisse de Monchy le Preux époux de Catherine Watin qui a été tué par le tonnerre qui est tombé sur nostre clocher le jour de la très Ste Trinité le dit deux de juin pendant qu'on chantait les vespres lequel le lendemain fut inhumé dans le cimetière de cette paroisse où nous l'avons porté avec les cérémonies accoutumées de l'Église auxquels ont assisté François Duchateau lieutenant de cette paroisse.

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