L'année 1905 débute dans le bonheur pour le jeune couple :
Elisa porte la vie ; l'heureux évènement est attendu pour la fin d'année.
Le 23 septembre 1905, Elisa accouche chez elle, prématurément, d'une petite Marie-Jeanne Marguerite, que Léonard déclare le surlendemain à la mairie du 16è, accompagné d'Edme Lévêque, 45 ans, cantonnier chef domicilié à Paris, 30 rue de l'annonciation, et d'Arthémon Chayriguès, 36 ans, restaurateur domicilié à Paris, 82 rue de la Pompe.
Le 4 octobre 1905,
Avons permis et permettons, par ces présentes, à Monsieur le Curé de Notre Dame d'Auteuil d'ondoyer à domicile un enfant du sexe féminin, dénommé dans l'acte civil Marie, née le 23 septembre 1905 de léonard Conjeaud et de Constance David demeurant 6 avenue de Versailles, à condition qu'il en sera dressé acte sur les Registres de la Paroisse, et que les Cérémonies du Baptême seront suppléées à l'enfant dans l'espace de trois mois, à dater de ce jour.
Le 15 avril 1906, Marie est encore fragile, mais comme la tante Caffin n'est pas au mieux, ses parents décident de faire donner le supplément de baptême en l'Église Notre Dame d'Auteuil.
Le 18 avril 1906, Mme veuve Marie-Louise CAFFIN, née MAGNY, la tante d'Elisa, décède à l'âge de 72 ans en son domicile au 6 avenue de Versailles (certainement chez les Conjeaud, car le 14 mai 1903, elle souscrivait un contrat d'assurance auprès de La Nationale dans lequel elle déclarait agir comme sous-locataire et demeurer avenue de Versailles, n°6).
Le 19 avril 1906, Léonard et Elisa acquittent une facture de 382 f. 50 à l'entreprise Roblot Frères, car ils ont "chargé les directeurs de l'entreprise de commander le convoi aux Pompes Funèbres, de donner les Ordres nécessaires à l'Église N. D. d'Auteuil pour les cérémonies religieuses, de faire les démarches à la mairie du 16è arrondissement et à la ville pour achat de terrain, pour les obsèques de feue Mme veuve Caffin" qui est inhumée le lendemain au cimetière de l'Est.
Le 18 mai 1906, Madame Conjeaud expose un dépôt de l'ordonnance d'envoi en possession de la succession de Madame veuve Caffin, décédée le 18 avril 1906 sans laisser aucun ascendant ni descendant, ainsi qu'il résulte d'un acte de notoriété reçu par Me Mouchet et qu'aux termes de son testament olographe en date à Paris du 30 janvier 1902, ladite dame Caffin à institué l'exposante sa légataire universelle.
Le 26 juillet 1909, Marguerite Conjeaud, fille mineure de Léonard et de feue Marie-Françoise Morice (mariés à Paris le 1er octobre 1891), résidant à Ploumagoar (sans doute chez un membre de sa famille maternelle) mais domiciliée de droit à Paris, paroisse d'Auteuil, fait une promesse de mariage à M. François-Marie LE SAUX. La future demande l'autorisation de se marier à Ploumagoar et le recteur de cette Paroisse, en conséquence, demande à M. le Curé de Notre Dame d'Auteuil la délégation nécessaire.
Le 13 août 1909, le mariage entre François-Marie Le Saux et Marguerite Conjeaud est célébré à Ploumagoar.
Mi-janvier 1910, après un été et un automne 1909 particulièrement pluvieux, Paris subit une crue de la Seine qui atteint son record historique de 9,50 mètres. 150 rues, avenues ou boulevards sont sous les eaux, le métro est en partie inondé et seuls les barques et les canots permettent de circuler dans Paris. L'avenue de Versailles est au nombre des avenues inondées et la petite famille Conjeaud certainement au nombre des sinistrés.
Crue de la Seine, rue Gros, 75016 Paris . (http://www.notrefamille.com)
Le 28 décembre 1911, Henri Paul Bardon, propriétaire de l'immeuble situé au n°6 avenue de Versailles, rédige un certificat de travail au bénéfice de Mme Conjeaud, concierge à cette adresse.
En 1916, trop âgé pour être mobilisé, Léonard souscrit au deuxième emprunt de la défense nationale.
Le 17 avril 1920, L. Girod, architecte diplômé par le gouvernement, gérant d'immeubles, certifie que Monsieur et Madame Conjeaud ont été au service de madame veuve Chabrillac comme concierges 6 avenue de Versailles du 1er décembre 1911 au 15 avril 1920 et qu'il n'a eu qu'à se louer de leurs services et de leur honorabilité.
Le 28 octobre 1921, le mariage entre François-Marie Le Saux et Marguerite Conjeaud est dissous par jugement de divorce rendu par la 8è chambre du tribunal civil de la Seine... la guerre a eue raison de leur amour :o(
Le 1er septembre 1923, le Préfet de la Seine, vu l'état de ses services, arrête :
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Article 1er : M. Conjeaud Léonard, cantonnier de 1ère classe
P.P. est admis à faire valoir ses droits à la retraite proportionnelle. |
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Article 2 : Le Secrétaire Général de la Préfecture et le Directeur du Personnel sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui aura son effet à partir du 1er octobre 1923. |
En conséquence, il est accordé à M. Conjeaud une pension annuelle de 2944 f. qui courra à partir du 1er octobre 1923 et qui sera réduite à 2523 f. au 1er juillet 1924.
Le 26 novembre 1923, le sous-directeur, délégué à la délivrance des titres de la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse, certifie que David de Conflans (Elise Constance Valérie), femme Conjeaud, née le 8 juillet 1864, est inscrite au grand livre des rentes viagères de la vieillesse pour une rente de cent cinquante quatre francs mensuels.
Ayant des amis de Paris installés à Saulieu (21210), le couple décide de s'y expatrier afin de profiter d'une retraite paisible et méritée.
Le 3 décembre 1924, Léonard Conjeaud, constitue pour son mandataire madame Elisa Constance Valérie David de Conflans, son épouse demeurant avec lui par acte passé devant Me Emile Michon, docteur en droit et notaire à Saulieu.
Le 19 novembre 1926, Elisa s'éteint en son domicile, rue des Fourneaux à Saulieu, dans sa soixante troisième année, munie des Sacrements de l'Église. Elle ne connaîtra pas le bonheur de voir sa fille se marier, en 1933, ni celui d'être grand-mère.... contrairement à Léonard qui la rejoindra le 7 décembre 1946.