Grâce aux documents conservés par ma grand-mère,
je vous propose de découvrir la vie de mon arrière grand-mère Elisa
(1864 - 1926) :
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Elisa Constance Valérie DAVID de CONFLANS, fille de Henri-Ludovic-Edme (1828-1895), manouvrier, et de Anne-Adèle-Rosalie MAGNY (1832-1892), naît le 8 juillet 1864 à sept heures du matin aux Rémonds (22 habitants en 1855), hameau situé à environ 1 km. à l'est de St Denis sur Ouanne (89120). Sans plus tarder, Henri prend sa fille et descend au village, accompagné de Laurent Lapleigné, cultivateur âgé de 40 ans domicilié aux Rémonds, afin de la présenter au monde et de la déclarer à l'administration, ce qu'il fait devant Adrien Lebeau, maire de St Denis, à onze heures, en présence dudit Laurent et de Auguste Brigout, instituteur âgé de 22 ans. |
Elle est baptisée par le curé Barrey le 7 août 1864 en l'église paroissiale St Martin de Grandchamp (89350), où elle fait également sa première communion devant le père Courtois le 8 décembre 1875 ; elle a pour parrain François JEANNIOT et pour marraine Constance MILANDRE. |
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Il est probable qu'au début des années 1880, Élisa emprunte le chemin de fer pour "monter" à Paris.
Environs de Grandchamp. - St-Denis-sur-Ouanne . La Halte.
En 1884, elle est domiciliée 4 rue du Ranelagh
à Paris (75016) et exerce la profession de marchande de
beurre.
Bien que tous originaires de l'Yonne, plusieurs membres de sa famille ont habité
ou habitent Paris :
- Ses arrière grands-parents,
Jean-Baptiste DAVID de CONFLANS et Marie-Edmée Reine de QUINQUET, qui étaient
marchands de vin au 59 rue Galande (75005) en 1822. | |
- Son grand-père, Achille DAVID de
CONFLANS, qui habitait au 32 rue St Roch (75002) en 1823. | |
- Sa grand-tante, Octavie DAVID de CONFLANS,
qui épouse en secondes noces Dominique BIENNAIT à la mairie du 14è arrondissement le 8 septembre 1860. | |
- Sa tante, Marie-Louise MAGNY, qui tient un commerce de boucherie avec son mari, Charles Lucien CAFFIN, 16 rue de Meaux (75019) en 1881. |
Le 7 juin 1884, elle se
marie,
à la mairie du 16è arrondissement, avec Pierre LÉVÊQUE, fils d'Archange et de Jeanne MERLAND, né le 28 septembre 1863 à Laché-Assarts (58420), domicilié 30 rue de
l'annonciation (75016), lequel Pierre exerce la profession de grénetier.
Le 15 décembre 1884, 6 mois plus
tard, ils sont tous les deux marchands de beurre et résident chez Mme Vve CAFFIN
née MAGNY, la tante d'Elisa, au 84 rue de Belleville (75020), où elle accouche
d'un garçon qui est baptisé dès le lendemain, paroisse St Jean-Baptiste de
Belleville, prénommé Louis Pierre. Malheureusement, le petit Louis Pierre décède
le 17 décembre et est inhumé le 18.
Le 30 décembre 1892, sa mère âgée de 60 ans, décède en son domicile de Saint Denis sur Ouanne.
Le 5 février 1893, Henri, son père, fait donation de ses propriétés, à titre de partage anticipé, à ses enfants, passée devant maître Auguste Albert Levasseur, notaire à Granchamp, propriétés provenant de ses parents (Achille et Caroline De France), par acte passé devant maître Fresneau, notaire à Granchamp, le 26 mai 1867.
Le 14 janvier 1894, peut-être pour permettre à Pierre de s'offrir un certificat de capacité spécial qui lui permettrait d'exercer la profession de conducteur d'omnibus, ils "reconnaissent devoir la somme de deux cent seize francs à Henri DAVID de CONFLANS, qu'ils lui paieront le 31 décembre 1899, argent prêté sans intérêts".
La station des Omnibus et l'Église de Vaugirard. (http://www.notrefamille.com)
Le 2 janvier 1895, son père âgé de 67 ans, décède en son domicile de Saint Denis sur Ouanne.
Le 9 février 1895, Pierre et Elisa vendent les terres
provenant d'Henri :
"... les soussignés M. Pierre LÉVÊQUE, cocher d'omnibus, et Mme Elisa Constance
Valérie DAVID de CONFLANS son épouse, de lui autorisée, demeurant ensembles à
Paris (75016), rue Guichard, n°12, déclarent approuver le compte qui précède,
donnent décharge au dit Me LEVASSEUR, notaire à Grandchamp, à raison de ce
compte, et reconnaissent que ce dernier leur a envoyé par la poste la somme de
neuf cent douze francs quatre vingt centimes formant le reliquat dudit compte en
leur faveur".
Dès le 15 janvier 1896, elle exerce la profession de concierge pour le compte d'Henri Paul BARDON, demeurant à Paris 27 rue Guérin, propriétaire d'une maison sise à Paris, avenue de Versailles n°6 où elle demeure avec son époux.
Le 5 juillet 1899, Pierre Lévêque décède à l'hôpital Boucicaut, un hôpital construit entre 1894 et 1897 composé de treize pavillons, entourés de jardins, qui intègrent les progrès les plus récents de l'époque : isolement des salles, tout-à-l’égout, chauffage à vapeur centralisé, aération et ventilation naturelle des salles par un système innovant de voûtes...
Les obsèques ont lieu en l'Église St Jean-Baptiste de Grenelle, puis Pierre est inhumé au cimetière de Boulogne. Élisa se retrouve seule et elle doit assumer différentes factures :
Cent vingt neuf francs soixante centimes payés à
l'administration des pompes funèbres de Paris, détaillés comme suit : |
- Corbillard sans galerie, à panneaux vernis, avec garniture et housses de chevaux frangées en fil blanc..................................................... |
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- Drap mortuaire................................ |
5 fr. |
- Cercueil en chêne ordinaire............ |
44 fr. |
- Mixture............................................. |
13 fr. |
- Corbillard sortant de Paris, pour une autre destination que celle des cimetières de cette ville, et qui sera conduit dans le rayon du département de la Seine.................... |
12 fr. |
Indemnité de déplacement de l'ordonnateur....................................... |
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Idem pour chacun des porteurs à raison de 3 fr. pour chaque................ |
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Vacation pour l'assistance du commissaire de police........................ |
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Démarches à la préfecture de police pour l'obtention des permissions relatives au transport ou au dépôt... |
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Total général................................... |
129 fr. 60 |
Dix francs payés à la mairie de Boulogne sur Seine pour le
salaire des porteurs et ordonnateur pour le départ du corps de Mr Lévêque. | |
Quatre vingt trois francs payés à la mairie de Boulogne sur
Seine détaillés comme suit : |
Concession de 10 ans pour la sépulture de Pierre Lévêque............ |
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Droit d'inhumation du corps de M. Lévêque................................................ |
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Quatorze francs payés à la paroisse St Jean-Baptiste de
Grenelle pour le convoi de monsieur Pierre Lévêque. | |
Dix francs de taxes municipales payés à la mairie du 15è
arrondissement de Paris. | |
Cent soixante huit francs payés à F. Nony & A. Brayer,
marbriers, détaillés comme suit : |
Pour la sépulture de M. Lévêque, parpaings en pierre d'Euville, croix de pierre sur socle, grille à rouleaux, entre arcs-boutants en guirlande, un rosier tige jardin.......... |
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Inscription............................................ |
8 fr. |
Douze francs payés à J. Maliverney, imprimeur 18 rue de Passy, pour 200 lettres de décès. |
Elisa jeune veuve de 35 ans
domiciliée à Paris termine le XIXè siècle dans la peine et la douleur....
mais sa vie continue.