Ancêtres de Olivier, Sébastien et Julie LEFEBVRE

Notes

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D'or à trois tourteaux de gueules, 2 et 1.

1253408. Jean Ier DE COURTENAY-CHAMPIGNELLES.

Seigneur de Champignelles, de la Ferté-Loupière, de Cours-lez-Barres, de St Briçon & d'Autry, continua la postérité au rapport de M. Tillet, de MM. de Sainte-Marthe, du P. Labbe, de M. du Bouchet & autres auteurs. Ils ont tous écrit qu'il étoit né de Guillaume de Courtenay I. du nom, & de Marguerite de Bourgogne sa première femme : cependant dans un titre rapporté par du Bouchet, & qui est daté du samedy veille de la Résurrection de Notre-Seigneur, 20. avril 1302. ce Jean de Courtenay y nomme Guillaume de Courtenay & Agnès sa femme, ses feu père & mère, seigneurs de la Ferté-Loupière : d'un autre côté le même Jean de Courtenay est dit neveu de Jean de Châlon, comte d'Auxerre & de Tonnerre dans un titre du 26. novembre mil trois cent huit. Or ce comte d'Auxerre étoit frère de Marguerite de Bourgogne, première femme de Guillaume de Courtenay ; mais nez de différentes mères : d'où il faudroit conclure que Jean I. seroit né de cette Marguerite, s'il n'avoit pas lui-même nommé sa mère Agnès. M. du Bouchet a senti cet inconvénient : aussi dans le corps de son histoire, il fait dire par Jean de Courtenay qu'il confirme les coutumes de Lorris, octroyées cy-devant aux bourgeois de sa terre de la Ferté-Loupière, par les comtes de Sancerre, & par feu Guillaume de Courtenay son père, seigneur de la Ferté-Loupière, & Agnès de Tocy sa seconde femme ; mais le titre original qu'il a fait imprimer dans ses preuves y est contraire : d'ailleurs ce comte d'Auxerre étoit fils d'Isabeau de Courtenay, soeur de Guillaume de Courtenay, seigneur de Champignelles : ainsi que Jean de Courtenay qu'il qualifie son neveu, n'étoit de ce côté-là que son cousin germain, quoique d'ailleurs il peut être son neveu, si Marguerite de Bourgogne avoit été sa mère. Ces deux titres originaux, que l'on dit être conservez ès archives de la maison de Courtenay se contredisant, on suit icy celui où Jean de Courtenay a donné les noms de ses père & mère. On y a été d'autant plus induit, que les auteurs cy-dessus alleguez, qui ont dit, que Jean de Courtenay étoit du premier lit de Guillaume, seigneur de Champignelles, disoient qu'il étoit le second fils de ce premier lit, & qu'il est constant, par le partage fait en 1290. des biens de Pierre de Courtenay, entre Robert et Jean ses frères, qu'il avoit été seigneur de Champignelles ; d'où il s'ensuit qu'il étoit aîné de Jean, à qui son frère Robert archevêque de Reims, céda par ce partage la seigneurie de Champignelles. Tout cela joint à l'acte où Jean fait connoître que sa mère se nomme Agnès, porte à croire qu'il étoit du second lit de Guillaume de Champignelles. Quoiqu'il en soit Jean de Courtenay rendit hommage à Jean, évêque de Nevers, de la seigneurie de Cours-les-Barres en 1296. Son frère l'archevêque de Reims lui confia l'administration de son temporel, & ils partagèrent ensemble le 4. may 1304. avec la veuve & les enfans de Philippe d'Artois, fils d'Amicie de Courtenay, les biens de Mahaud de Courtenay, comtesse de Chieti leur cousine germaine, ainsi qu'il a été marqué cy-dessus. Il se trouva en la même année 1304. avec plusieurs chevaliers de sa suite, à la bataille de Mons-en-Puelle ; céda conjointement avec ses trois fils, Jean de Courtenay, sire de S. Briçon, Robert  chanoine de Reims & de Sens, Guillaume chanoine de Reims & de Montfaucon, à son frère Robert de Courtenay, archevêque de Reims, la terre de Cours-les-Barres, ou à défaut de celle-cy la terre de Champignelles, en échange de celle de la Ferté-Loupière, seulement durant la vie de ce prélat, par acte du 14. may 1313. testa le samedy 12. février 1317. & mourut avant le 5. décembre 1318. que ses enfans partagèrent ses biens.

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1250048. Gilbert De LANNOY, Seigneur de Santes & de Beaumont, père de :

Hugues de LANNOY, Seigneur de Santes, chevalier, conseiller & chambellan du Roy, fit paroître son courage dans la guerre de Prusse contre les Turcs & les Tartares, & servit dignement à son retour Jean duc de Bourgogne son prince, dans les démêlez qu'il eut en France avec ceux de la maison d'Orléans. Il fut ensuite capitaine de Poitiers & de Montargis, & créé Maître des Arbalestriers du Roy, par lettres données à S. Pharon de Meaux le 22. janvier 1421. Il exerçoit encore cette charge le 4. novembre 1422. suivant le compte d'André d'Espernon, changeur du Trésor, & avoit été fait capitaine de la ville de Compiègne le 20. juin précédent. Henry VI. du nom, roi d'Angleterre, en considération des services qu'il avoit rendus au roi Charles son ayeul & au roi d'Angleterre son père, lui donna la terre d'Argies & les autres qui venoient de Pierre de Bourbon, sire de Preaux, & qui avoient été confisquées sur le seigneur d'Offemont, lesquelles il vendit en 1429. à Jacques de Crevecoeur, seigneur de Thois. Philippes le Bon, duc de Bourogne, le fit chevalier de son ordre de la Toison d'or le 10. janvier 1429. & le pourvut du gouvernement des païs d'Hollande, de Zelande & de la Basse-Frise. Il se signala en plusieurs sièges & combats en France & en Hollande, & fut aussi employé en plusieurs traitez & ambassades avec les princes Chrétiens ; fit quelques voyages à S. Jacques en Galice & à Rome. Enfin ayant renoncé à toutes les charges, pensions & honneurs de la cour, il mourut le premier may 1456. âgé de 72. ans., & est enterré en l'église collégiale de S. Pierre de Lille, comme porte son épitaphe.

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1245386. Gontier COL, secrétaire du roi.

Gontier Col (ou Colli), né vers 1350/55 à Sens, mort en 1418 à Paris, est un homme d'État et humaniste français, secrétaire du roi et diplomate sous le règne de Charles VI, assassiné lors des massacres du 29 mai 1418 qui accompagnèrent la prise de Paris par les Bourguignons. Il constitua avec Jean de Montreuil et Nicolas de Clamanges le premier petit groupe d'« humanistes » français.

Son père, Pierre Col ou Colli de la Riole, était un riche bourgeois de Sens, et sa mère s'appelait Isabeau. C'est à Sens qu'il se maria (avec une certaine Marguerite Chacerat, fille de Jean Chacerat, riche drapier de la ville, et il possédait dans la ville et tout autour des biens importants. Il est signalé le 18 octobre 1379 et le 26 avril 1380 comme receveur des aides dans les anciens domaines de Charles de Navarre dans le nord-ouest de la France, entre la Seine et la Dive. Il entra à la chancellerie royale, comme notaire du roi, vers la fin de l'année 1380, et y fit rapidement carrière grâce à la protection du duc de Berry. Sa signature, « Gontier », apparaît ensuite souvent au bas des actes royaux. Il était aussi apostolica et imperiali auctoritatibus notarius. Début 1388, il était devenu secrétaire du roi. En novembre 1388, les oncles du roi (dont le duc de Berry) sont momentanément écartés du gouvernement, et le nom de Gontier Col disparaît des actes officiels : il se consacre alors au secrétariat particulier du duc. Mais en 1392, du fait de la folie du roi, le gouvernement des marmousets prend fin, et les oncles du roi sont de retour. Gontier Col retrouve alors sa place au palais royal dès 1393.

Il participa à la grande ambassade qui se rendit en 1395 à Avignon pour tenter de régler le Grand schisme d'Occident après la mort de Clément VII (conduite par le frère du roi, le duc d'Orléans, et ses deux oncles, les ducs de Bourgogne et de Berry, avec plusieurs membres du conseil du roi et de l'Université de Paris), une ambassade dont il fit un récit très détaillé. En novembre 1396, il fut envoyé à Florence pour y signer un traité (daté du 23 novembre). En 1399/1400, il fit partie de l'ambassade qui négocia à Calais le retour en France d'Isabelle de France, après la chute de son époux le roi Richard II d'Angleterre.

Ensuite, à partir de 1400, Gontier Col est affecté aux finances. Par une ordonnance du 4 juin 1404, il est nommé un des deux trésoriers du roi. En 1407, il est mentionné parmi les treize secrétaires « pour estre a noz conseils », sans qu'une affectation particulière aux finances soit signalée, et en 1408 il reprend son activité diplomatique : en avril il est envoyé en Angleterre avec Casin de Serinvilliers pour continuer les négociations ouvertes en septembre 1407. En septembre 1409, il fait partie de l'ambassade conduite par l'archevêque de Sens, Jean de Montagu, attendant à Amiens les Anglais qui ne viennent pas. En 1410/11, il est occupé par des négociations qui continuent avec l'Angleterre.

Mais il est aussi impliqué dans les dissensions intérieures qui deviennent de plus en plus violentes : en 1410, il fait partie d'une députation envoyée par le roi au duc de Berry pour le dissuader d'attaquer Paris (où se trouve le duc de Bourgogne, Jean sans Peur). En 1411, des documents compromettants sur des contacts entre le duc de Berry et le roi d'Angleterre ayant été publiés par les Bourguignons, Gontier Col est écarté momentanément du gouvernement, et doit quitter Paris, à cause de sa proximité supposée avec les Armagnacs.

Mais une paix est conclue entre les Armagnacs et les Bourguignons en juillet 1412, et Col est de retour aux affaires dès 1413 : en octobre 1413, il fait partie d'une ambassade dirigée par l'archevêque de Bourges, Guillaume de Boisratier, qui est envoyée négocier en Angleterre le mariage de Catherine de France avec le roi Henri V ; elle séjourne à Londres pendant les mois de décembre 1413 et janvier 1414, dans la résidence de Thomas Langley ; ensuite, Col est parmi les membres de l'ambassade qui mènent les pourparlers avec le roi d'Angleterre à Leicester entre le 17 mai et le 2 juin 1414 (tandis qu'Henri V conduit des négociations parallèles, également pour un mariage, avec des envoyés du duc Jean sans Peur).

Pendant son séjour en Angleterre, il est chargé par Jeanne de Navarre, veuve du roi Henri IV, d'une mission auprès de son fils d'un premier lit, le duc de Bretagne Jean V, avec lequel elle a un contentieux financier. Le voilà donc à Rennes en octobre 1414, pour une négociation dont il a laissé un récit très développé et très fleuri.

L'année suivante il fait partie d'une autre ambassade française en Angleterre, de trois cents personnes, dirigée une nouvelle fois par l'archevêque de Bourges, et dont il a laissé aussi la relation : elle quitte Paris le 4 juin 1415 et arrive à Winchester, où séjourne le roi Henri V, le 30 juin ; pour une raison ou une autre, les envoyés rentrent en France en ordre dispersé, Col vers le 25 juillet. La bataille d'Azincourt a lieu le 25 octobre suivant.

Le 9 septembre 1416, Col participe à une rencontre entre envoyés français et anglais organisée à Beauvais sous l'égide de l'empereur Sigismond, qui n'aboutit à rien. Il est encore actif dans des négociations avec les Anglais pendant toute l'année 1417. Le 29 mai 1418, il fait partie des sympathisants présumés des Armagnacs qui sont massacrés par une troupe de Bourguignons introduits dans Paris la nuit précédente par Perrinet Leclerc (comme son vieux collègue et ami Jean de Montreuil)

Pouvoirs les ambassadeurs de France pour réclamer la reine Isabelle, et pour traiter des trêves, Paris, dernier mai 1400.

Charles, par la grâce de Dieu roy de France. A tous ceulx qui ces lettres verront, salut. Savoir faisons que nous confiaus à plein des sens, loyauté discrécion et diligence de noz amez et fi'aulx, Jehan, évesque de Chartres, Jehan, sire de Heugueville, nostre chevalier et chambellan, maistre Pierre Blanchet, maistre des requestes de nostre lioste, noz conseillers, et maistre Gontier Col, nostre secrétaire, à iceulx avons donné et donnons povoir, auctorité et mandement espécial de assembler pour nous et en nostre nom es marches de nostre pais de Picardie ou il sera avisé, avecques les messages du royaume et pais d'Engleterre de leur requérir et demander la response sur la requeste autrefois à eulx faicte par noz diz messages sur le fait du retour et restitucion de nostre très chière et très amée fille la royne d'Engleterre...

Don par Charles VI au duc de Berry des aides levées pour la guerre pendant un an sur toutes les terres du duc. Paris, octobre 1402.

Charles, par la grâce de Dieu, roy de France, A nostre très cher et amé cousin, le sire de Lebret, et à noz amez et féaulx conseillers sur le fait des aides ordonnées pour la guerre, l'arcevesque de Sens, Thibaut de Meseray, Jehan Piquet, Gontier Col et Jehan Tapperel salut et dilection.

Ordonnance concernant les offices, les finances et le domaine, Paris, 28 juillet 1406.

Item. Quant au nombre de noz secretaires. nous avons ordonné que noz ai nez et féaulx maistres Thiebaut Houcie, Pierre Manliac, Gontier Col, Jehan de Moustereul, Guillaume de Neauville, Martin Dérian, Guillaume de Victry, Jehan Hue, Guillaume Barrau, Pierre Perron, Jehan de Villebresme, Garnier de Scépeaux, Jehan Daunnoy, Girart de Bruyères, Pierre Dangerel et Gauchier de Chanteprime, nous servent doresenavant oudit office en ordenance, et non autres.

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1245390. Pierre de MAIGNAC,

lors d'une prééminence à la charge de secrétaire, Pierre de Maignac affirme qu'il est "noble, né de Honsin ou soloit estre riche que le roy Charles eslut son secrétaire pour le bien de lui, car il le réputoit le plus suffisant et en qui se fioit plu, et a este a des chargies des plus grans besoignes comme de l'Eglise ou autres et est plus ancien secrétaire inter laycos."

Gontier Col, qui se tient aux côtés de Pierre lors de la plaidoirie dit de lui :

"qu'il est bien cogneu, a bien servi et honorablement, et est très habile et estoit des qu'il commença, et clerc est et sache et a este en grant anbassades d'Angleterre, de Lombardie, d'Alemaigne et ailleurs. Et a este en autres grans offices comme de général et tressorier pour ses mérites... et en a use et ioy et a exerce l'office et commis en plusieurs besoignes comme premier secrétaires."

A.N. X1a 4788, f. 281v-282, 4 mai 1409.

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1250180. Gérard de MORTAGNE, dit d'Espierres, chevalier, seigneur de Cavrines.

Gérard de Mortagne, dit Despierres, seigneur de Cavrines, trépassa l'an 1391 à l'abbaye de S'-Martin le vendredi 27 juillet. Il fut enseveli la nuit dans une chapelle près du chœur. Le lundi suivant furent dites les vigiles, et le lendemain, la messe par l'abbé de S'-Nicolas (S'-Mard hors de Tournai).

Plusieurs religieux et autres personnes pieuses veillèrent près de son corps, dans la chapelle ardente, les nuits du vendredi, samedi et dimanche.

Le lundi, vers trois heures après-midi, les proches amis du défunt ainsi que ses parens, tous vêtus de noir et en deuil, allèrent vers l'hôtel de la veuve et l'accompagnèrent, en la précédant jusqu'à la chapelle où était déposé le corps de son défunt époux. Là, elle prit place sur une plate couche funèbre, de drap noir à dossier noir, placée sur un tapis de même couleur. Elle était accompagnée d'une sienne dame et de huit damoiselles d'honneur représentant les dames parentes du défunt, qui, vu leur éloignement, n'avaient pu être informées des funérailles. La noble veuve fut durant la cérémonie toujours adextrée de deux chevaliers vêtus de noir; et sa compagne, d'un seul chevalier.

En la chapelle, sur la sépulture, avait été tendu un grand blanc drap de soie, à croix noire. Aux quatre coins était attaché un écu armoirié des armes du défunt. Au chef et aux pieds, on avait placé deux cierges de cire du poids de quinze livres chacun, sur deux chandeliers auxquels étaient attachés des blasons.

Devant le grand autel du chœur était pareillement tendu, à un pied de hauteur, un grand drap d'or, fait de quatre draps d'or pareils, aux coins duquel furent mis quatre grands cierges sur des chandeliers parsemés des armes du noble chevalier.

Autour du chœur et dans la chapelle, on plaça une quantité considérable de chandelles. Aux vigiles seize gens pauvres vêtus de noir, portant devant et derrière l'écu aux armes du défunt, tenaient chacun une torche. A la gauche du chœur et de l'autel, on voyait un grand nombre de chevaliers et écuyers, vêtus de deuil, qui assistèrent aux vigiles et aux messes, dont l'une fut chantée par le chapitre de la cathédrale, l'autre par le couvent de l'abbaye.

Le lendemain le luminaire fut augmenté de trente-deux torches tenues par autant de gens pauvres vêtus en noir. Avant l'offertoire, on vit s'avancer par la rue S'-Martin jusqu'à l'huis du Moustier deux écuyers armés l'un de guerre, l'autre de tournoi, montés sur deux beaux destriers. Ils étaient précédés de deux autres écuyers, vêtus de noir, armés de toutes pièces, dont l'un portait le pennon de la guerre, l'autre celui du tournoi.

A l'offrande on délivra l'écu de la guerre à Gérard de Lichtervelde, et à Jean de Twinghem, écuyers. On y avait attaché douze chandelles, et à chacune d'elles un blanc denier gros. Les deux écuyers le portèrent depuis la porte de l'église jusqu'au pied de l'autel. Là, les seigneurs d'Antoing et de Briffœul le reçurent et l'offrirent au prêtre officiant.

Après que les deux écuyers eurent repris leur place, on vit s'avancer Clays de Deurwaerder et Pierre De Raisse, écuyers, portant l'écu du tournoi qu'ils remirent à messire Henri de Melun et à monseigneur le Haze de Flandre, lesquels l'offrirent à leur tour.

Alors s'avança Michel d'Ère, portant à deux mains, la pointe haute, l'épée de la guerre, et la remit à messire Gui Du Roisin.

Après lui s'avança Clays Scaec portant de la même manière l'épée du tournoi, et la remit à messire Pierre De Delft, qui l'offrit pareillement au prêtre.

Ensuite fut porté le heaume de la guerre avec le timbre par le borgne de Bersée et offert par messire de Campighem.

Puis le heaume du tournoi fut porté par Jean Delewaele et offert par monseigneur Jacques de Lichtervelde.

Ce fut alors le tour du destrier de la guerre. Celui-ci et la lance de la guerre furent menés au pied de l'autel par Jean De Raisso et Guillaume De Legracht. Monseigneur de Steenburchet messire Henri de Beaussaert, haulbailli du Tournésis en firent l'offrande en déposant la lance seulement. Puis le destrier de la guerre regagna le portail, pour faire place au destrier du tournoi qui fut conduit avec la lance du tournoi par Garain de Halewin et Zegher Scaec, écuyers, et offert par monseigneur de Boulers, Beer de Flandre et le seigneur de Beaurain.

Alors s'avança l'écuyer noir vêtu qui portait le pennon de la guerre. C'était Jacquemart de Farvaques. Il le déposa sur l'autel ; et Rogier de Boulogne qui portait celui du tournoi en fit autant. Ils furent suivis d'Olivier de Croi, chevalier armé de guerre des heuses à la cape, et de Huart de Maulde, chevalier armé du tournoi, et d'autres chevaliers et écuyers qui offrirent différentes armures du preux chevalier.

Après l'offrande des pennons s'avança pour offrir Robert Despierres, fils du défunt, et ses plus proches parens, tous vêtus de deuil.

Quand le fils se fut retiré, la dame veuve, adextrée de ses deux chevaliers noir vêtus offrit à son tour, ensuite sa dame de compagnie adextrée d'un chevalier.

On voyait dix-sept chevaliers et vingt-quatre écuyers, tous vêtus de deuil, parmi lesquels on distinguait Pierre Robert, messire Roland et messire Henri Despierres, messire Olivier de Halewin, seigneur de Heinsrode, monseigneur de Halewin, messire Guillaume et messire Perceval de Halewin; le sire de Pottes, le sire de Chin et le sire du Quesnoy; le sire de Zweveghem, le sire de Vichte, et messire Wauthier de Heinsrode; le sire de Harchies, le sire de Lannoi, messire Hue et messire Guilbert de Lannoi; messire Colart des Fosseux, Jean le Courtoisin, messire Roland de Halewin, Daniel de Halewin, Guillaume de Nyvele et Perceval de Lannoy; Gérard, Rogier et Arnould d'Autrive et douze à seize des plus notables bourgeois de Tournai, et enfin d'autres écuyers de l'hôtel du défunt. Il se trouvait en tout dix-sept chevaliers vêtus de deuil et vingt-quatre écuyers. A la messe il y avait cinquante quatre chevaliers. «Au disner y povoit y avoir entre deux cents et trois cents escuelles que dedens l'abbaye, que dehors. »

« Après qu'on avoit disné monta ma ditte dame la » vefve en un quar couvert de noir, et le convoyè» rent les prochains de dueil et d'autres environ le nombre de XL chevaux jusqu'en son hostel en la ville de » Tournay et là print chacun congié, si repaira chascun vers sa maison. »

C'est ainsi que descendit dans la tombe avec tous les honneurs de la chevalerie Gérard de Mortagne. On vit long-tems en l'abbaye de S'-Martin de Tournai sa sépulture. Il y était représenté ainsi que sa femme, avec leurs quartiers relevés en demi bosse. On lisait sur leur tombeau cette simple inscription:

CHY GIST GRART DE MORTAIGHE DIS D'ESPIERRES , CHEVALIERS SIRE DE KAURINNES , ET TRÉPASSA L'AN DE GRASSE 1391, LE 37* JOUR DE JUILLET. PRIÉS DIEU POUR S'AME.

AMEN.

CHY GIST MARIE DE WARISON, VEFVE DE FEU NOBLE HOMME MONSEIGNEUR DE CAVRINNES ET TRÉPASSA L'AN DE GRASSE 1418, LE 11 SEPTEMBRE. PRIÉS DIEU POUR S'AME.

AMEN.

(I) Mémoires de l'acad. de Brux. vol. 5 pag 83.


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